Sans neige, point de salut pour nos prairies

Publié le 12 avril 2011

Les conditions variantes du début de l'hiver et le peu de neige qui recouvre le sol metteront à l'épreuve la rusticité des plantes fourragères dans notre coin du Québec. Une visite d'évaluation le printemps prochain sera de mise.

Vos luzernière ont-elles plus de trois ans? Le niveau de potassium de vos sols est-il bas? Le drainage des champs est-il adéquat? Habitez-vous le centre du Québec? Le couvert de neige est-il de plus de 10 cm? Toutes ces questions sont annonciatrices d’un dur réveil pour les prairies, le printemps prochain.

Avec un automne aussi pluvieux et si peu de neige, les chances d’assister à un épisode de re-semis en avril et en mai sont malheureusement élevées. L’eau qui se trouve en quantité importante dans les premiers pouces du sol diminue grandement les chances de survie des plantes fourragères. C’est le cas dans notre région du Québec. Le gel et le dégel du début de l’hiver peuvent aussi avoir leur impact sur les plantes. Il expose les collets au vent, déchausse les bases et détruit les racines, entraînant la mort des plants.

Une visite au champ s’impose afin de connaître le taux de survie des plantes. En tirant sur la tige d’un plan de luzerne, par exemple, et qu’elle s’arrache facilement, le plan est considéré comme mort. Même chose si une racine déterrée dégage une odeur de pourriture. Un collet mou et qui s’écrase facilement entre les doigts signifie la fin.

Moins de 30 plants de luzerne au m2 représentent le seuil d'intervention dans une prairie. Vous devez envisager de ressemer le champ.

Une fois ce constat établi, une décision s’impose. Un champ qui compte moins de 30 plants de luzerne au mètre carré doit être ressemé. Un phénomène est cependant à prendre en considération si vous décidez d’opter pour cette stratégie : l’allélopathie. Les plants de luzerne morts libèrent des toxines en pourrissant qui ralentissent la croissance des nouvelles plantes. Elles peuvent également modifier la morphologie des racines, les rendant plus traçantes et moins profondes.

Dans le cas où vous décidez d’opter pour un semi de printemps, quelques possibilités s’offrent à vous. Le semi de surface constitue une des options. Il suffit d’attendre que le sol soit suffisamment sec pour porter un tracteur et éviter que la terre ne colle aux disques. Allonger les tuyaux du coffre à fourragères pour atteindre l’espace entre les disques est recommandé. S’assurer enfin que la semence soit incorporée dans le premier centimètre du sol. Si vous optez pour le vasage, l’important est de viser la dernière période de gel et dégel du printemps. Le but est de s’assurer que les graines entreront dans le sol et que la fonte de la neige ne lessive pas les champs et ainsi éliminer les chances d’obtenir un bon taux de germination.

En terminant, La Coop Novago dispose d’une très bonne gamme de plantes fourragères pour répondre à vos besoins. Les semences Bo-champs, Bo-prés et Bo-verts ainsi que notre variété de plantes fourragères de graminées et de légumineuses individuelles combleront vos attentes.

Bonne évaluation.

Par Stéphane Payette, t.p. expert-conseil végétal