La valorisation des engrais de ferme

Publié le 5 avril 2011

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Voici la valeur économique des applications de fumier ou lisier au printemps par rapport à la valeur des engrais minéraux de 2011. Nous avons déterminé la valeur par tonne de différents types d’engrais de ferme pour un enfouissement en moins de 48 heures sur un loam ou loam-sableux. Il est bon de mettre à jour ces chiffres compte tenu de l’évolution des prix des engrais minéraux. Comme base de calcul, nous avons estimé le prix des engrais de base au printemps pris au plan et les valeurs du CRAAQ pour la valeur fertilisante des engrais de ferme. Il s’agit ici de résultats bruts. Aucun frais de transport n’a été calculé dans ces résultats. C’est le frais le plus important à prendre en considération pour obtenir la valeur nette après épandage. Malheureusement ces frais sont très variables et doivent être adaptés à chaque situation. Ainsi, on observe souvent une fourchette variantde 1,50 $ à 14 $ la tonne. Il faut aussi ajouter le passage au champ pour l’enfouissement (exemple 30 $/ha pour chisel à forfait).

VALEUR $ / TONNE

Type de déjection

Application printemps (enlever environ 20 % pour les applications d’automne)

  • Lisier porc engraissement      8,6
  • Lisier porc maternité                5,7
  • Lisier porc pouponnière          5,7
  • Lisier vache laitière                   6,7
  • Fumier poulet grill (mâle)       61
  • Fumier pondeuse                        73
  • Fumier vache-veau                    10
  • Fumier vache laitière                11,8
  • Fumier bovin engraissement 13,1
  • Fumier de brebis                         23

Dérive de lisier de bovin par aéroaspersion basse

Le REA permet l’application de lisier de bovin, sauf pour le lisier de veaux de lait, par aéroaspersion basse (sans rampe) en autant que le point de sortie du lisier soit d’au maximum1,2 m au dessus du sol et que le lisier soit projeté à une distance maximale de 5,5 m. Cependant, il peut y avoir des risques de dérive lors de l’utilisation de ce type d’équipement.

Les rampes d’épandage font partie des équipements préconisés pour épandre les lisiers. Les avantages des rampes incluent un bon contrôle des bruines et de la dérive des lisiers, ainsi qu’une bonne précision de la largeur d’épandage, qui facilite le respect des zones d’interdiction d’épandage. L’épandage,à l’aide de rampes, peut toutefois être difficile pour des lisiers très épais ou très pailleux, comme certains lisiers de bovins. Malgré que les équipementiers aient développé de nouvelles rampes mieux adaptées aux lisiers de bovins, des problèmes de blocage sont encore susceptibles de survenir dans ces cas. Or, dans certaines conditions, l’aéroaspersion basse peut atteindre des performances environnementales comparables à celles des rampes, tout en évitant les problèmes de blocage.

On y apprend entre autre que le risque de formation de bruines et de dérive est plus élevé en aéroaspersion basse qu’avec les rampes d’épandage, à cause de la pression plus forte à la sortie de l’épandeur et de la plus grande exposition au vent du jet de lisier. La projection du lisier sur l’assiette déflectrice de l’épandeur peut le fractionner en fines gouttelettes, ou bruine, sujettes à la dérive par le vent. Des bruines peuvent aussi se former au moment de l’impact du lisier sur le sol. Les bruines demeurent en suspension dans l’air et peuvent être emportées par le vent sur des distances importantes et imprévisibles. La formation de bruine augmente donc le risque de dérive du lisier et de contamination des zones à protéger. Elle peut aussi causer une intense bouffée d’odeur et de volatilisation ammoniacale. Le risque de formation de bruine et de dérive du lisier est accru par :

• Une consistance claire des déjections à épandre (purins ou lisiers très liquides).

• Une pression élevée à la sortie du système d’épandage.

• L’exposition au vent du jet de lisier (hauteur et distance parcourues par le lisier avant d’atteindre le sol).

• La vitesse du vent.

L’aéroaspersion basse peut donc être envisagée pour épandre des lisiers pailleux de bovin lorsque les cinq conditions suivantes sont réunies :

• Le lisier contient au moins 7 % de matière sèche; il est de consistance homogène et suffisamment épaisse pour éviter la production de bruine à l’épandage.

• La hauteur de la buse et du jet n’excède pas 1,2 mètre.

• La largeur d’épandage n’excède pas 11 mètres.

• Le débit d’épandage n’excède pas 80 litres/seconde.

• Les zones d’interdiction d’épandage prescrites par laRéglementation sont respectées en tout temps.

En conclusion du document, on note que l’aéroaspersion basse est une option valable pour l’épandage de lisiers pailleux de bovins dans les conditions où ses impacts environnementaux sont bien contrôlés, telles que décrites dans le guide. Mais l’aéroaspersion basse ne peut être cautionnée en aucun cas si elle conduit à la production de bruine ou à la dérive du lisier. En cas d’apparition de bruine ou de dérive, l’opérateur devra donc apporter les correctifs appropriés.

Le texte ci-dessus est extrait du Guide technique balisant l’épandage des lisierspailleux par aéroaspersion basse disponible que vous pouvez retrouver à l’adressesuivante : http://www.irda.qc.ca/_documents/_Results/235.pdf. L’équipe des conseillers en agroenvironnement offre, entre autres, le service de réalisation de :- Plan agroenvironnemental – Certificat d’autorisation de fertilisation (PAEF) – Avis de projet- Plan d’accompagnement – Bilan phosphore agroenvironnemental (PAA) –  Plan agroenvironnemental –Autres services, consultez le www.profidor.qc.ca de valorisation (PAEV)

Par Pierre-Luc Brouillette, agr.

Conseiller agroenvironnemental