Pour aller plus loin que le nombre de saillies par vache

Publié le 3 août 2015

Par Sonia Laganière, agr. experte-conseil en production laitière

En collaboration avec Élise Gagnon, agr. et René Boisvert, T.P., conseillers spécialisés à La Coop fédérée

Un des problèmes les plus souvent rencontrés en production laitière touche la reproduction, et c’est souvent un problème bien abstrait! On sait que ça ne va pas bien, car le nombre de saillies par vache est trop élevé. C’est la panique, on veut un produit miracle, il faut que ça colle! Mais qu’en est-il vraiment?

Le rapport sommaire Valacta nous montre, à la figure 1, que le nombre de saillies moyen par vache est de 2,33. Doit-on tout de suite pointer la ration du doigt? Pas nécessairement, comme l’expliquait Stephan Leblanc, vétérinaire et professeur l’Université de Guelph, lors d’un Colloque sur la santé des troupeaux laitiers : « la principale maladie reproductrice chez les vaches laitières est une carence en semence ».

Cela signifie que, pris seul, le nombre de saillies par vache ne veut rien dire. En fait, dans notre exemple de la figure 1, le producteur ne s’en sort pas si mal. Son intervalle de vêlage est de 418 et sa moyenne de jours à la première saillie est de 73. Si l’on suppose qu’il voyait toutes ses chaleurs et qu’il inséminait sur chacune d’elle, à combien de saillies aurait-il droit? Voici un calcul très simple à faire, mais qui en dit long :

Reproduction figure 1

  • 418 (intervalle vêlage) – 282 jours (gestation) – 73 (jours à la 1re saillie) = 73 jours
  • 73 jours/21 (intervalle moyen entre les chaleurs) = 3,47 saillies + 1 saillie (celle faite au jour 0)
  • Le producteur a donc 4,47 saillies qu’il aurait pu faire s’il avait vu toutes les chaleurs des vaches et les avaient inséminées!

Toujours dans notre exemple de la figure 1, le nombre de saillies par vache est actuellement de 2,33 : si on le divise par le nombre de saillies qu’il aurait pu faire à son maximum (2,33/4,47), cela équivaut à 52% de taux de conception, ce qui est en réalité très bon. S’il avait eu moins de saillies par vache, son intervalle de vêlage aurait tendance à monter et non à descendre.

Suivons la logique : l’intervalle de vêlage a un impact direct sur les jours en lait (JEL) moyens du troupeau, les JEL ont un impact direct sur le lait au réservoir et qui a un impact direct sur les revenus de l’entreprise. Le graphique de production 10 000 kg ci-dessous nous démontre qu’à 170 JEL moyens, le lait réservoir sera d’environ 33,5 litres par vache, tandis qu’à 195 JEL, il sera de 31 litres.

Reproduction figure 2

Avec l’outil de calcul Optilait de La Coop, nous pouvons comparer l’effet d’un intervalle de vêlage à 400 jours VS 465 jours. On constate qu’à 465 jours, on perd environ 4000$, car on doit avoir plus de vaches pour faire le même lait, avec toutes les charges que cela implique de plus.

N’hésitez pas à contacter votre expert-conseil de La Coop Agrivert pour faire une simulation propre à votre entreprise et prendre les meilleures décisions de reproduction possible!