Pierre Lampron – Président des Producteurs laitiers du Canada

Publié le 8 juin 2021

Par Mélisa Tranchemontagne, technicienne aux communications

Dans une série de huit reportages à la ferme, découvrez des producteurs et productrices agricoles membres de Novago Coopérative qui brillent dans les hautes sphères de l’agriculture québécoise et canadienne.

Son parcours

Au départ, si je me suis impliqué, c’était pour voir de plus près comment fonctionne la mise en marché. Puis, de fil en aiguille, j’ai gravi les échelons, mais toujours dans le secteur laitier. D’abord localement, en Mauricie, puis tranquillement au provincial et finalement au niveau national, jusqu’à la présidence des Producteurs laitiers du Canada. C’est simple : plus j’avançais, plus j’avais le goût d’aller plus loin. C’est certain que pour ça, il faut être animé par une passion, sinon tu ne peux tout simplement pas le faire. Ça prend du temps et il faut prendre ce temps-là.

Ses motivations

Je voulais ouvrir mes horizons, voir des producteurs en dehors de mon village. Mais au fond, après avoir côtoyé des producteurs de partout au Canada et ailleurs dans le monde, je me suis rendu compte qu’on est tous les mêmes. Même si la production est différente, on a tous la même passion et des valeurs communes.

Ses grandes fiertés

L’essor du logo de la vache bleue est une grande fierté (on le retrouve sur plus de 8 200 produits laitiers au Canada). On observe une tendance du consommateur vers l’achat de produits locaux, qui a d’ailleurs été mis à l’avant-plan avec la pandémie. Le logo de la vache bleue est sans contredit une excellente, voire la meilleure, façon d’identifier les produits laitiers d’ici. Nous avons aussi travaillé très fort pour que les producteurs laitiers obtiennent la compensation promise à la suite des accords commerciaux conclus par le gouvernement fédéral.

Les défis de la pandémie

Du jour au lendemain, il a fallu faire preuve d’agilité. Avec les restaurants et les institutions fermés, le marché a changé drastiquement vers les épiceries. Il faut également toujours être sur le qui-vive, s’assurer que les usines de transformation sont sécuritaires et éviter les éclosions. Nous avons mis en place une stratégie d’atténuation, ainsi que des mécanismes de communication virtuelle réguliers. Un des points positifs, c’est qu’avec les outils technologiques à notre disposition, on gagne du temps et nos dossiers avancent autrement, mais tout aussi sûrement.

Ses conseils à la relève

Il faut que la relève sache qu’il y a toujours moyen de s’impliquer sans négliger son entreprise. C’est possible de structurer son travail en conséquence et de trouver des solutions pour compenser le fait qu’on s’absente parfois. Il faut y aller à son rythme. Au début, on peut se sentir coupable de s’absenter, mais décrocher, ça fait du bien ! Donc si j’avais un conseil à donner aux jeunes, c’est de prendre le temps de prendre du temps. En se décollant le nez de son quotidien, c’est là qu’on voit des opportunités qu’on n’aurait pas vues autrement. Et ultimement, ça permet à notre entreprise, et à nous même, de s’élever davantage.