Les silos seront pleins!

Publié le 7 septembre 2010

26 juillet 2010. Quel revirement de situation en regard de la récolte de l’an dernier. Le soleil et la chaleur ont fait leur apparition en avril et, depuis, la situation continue à l’avantage de la nature. Les saisons où les croix du maïs sortent aussi tôt que le 12 juillet sont, somme toute, assez rares et méritent que l’on porte une attention toute particulière. La maturité totale du maïs étant cependant presque toujours dictée par les premiers gels en fin septembre ou début octobre, cet élément risque, cette année, d’être très peu utile. La maturité pourrait être atteinte bien avant, considérant l’avancement spectaculaire en juillet. On pourra dire que l’on aura eu des conditions parfaites, soit beaucoup de chaleur, de l’eau en temps opportun et du soleil pour la photosynthèse.

Même constatation du côté des céréales et de la fève soya. Après un départ hâtif, les céréales ont bénéficié de beaucoup de lumière, d’eau en quantité suffisante au bon moment et d’un bon support de la tige en général puisqu’il n’y a pas eu trop de verse d’observée. De plus, la chaleur constante a aussi contribué à égaliser les différences de maturité causées par des levées inégales dans différents champs. Nous verrons au moment de la récolte si ces différences affecteront la maturité globale, à savoir s’il restera des grains verts dans les récoltes.

Côté rendement, on peut anticiper que les grains seront relativement pesant cette année ce qui contribuera de façon positive à l’augmentation du rendement global. Cette situation se reflète aussi du côté américain qui, avec des augmentations de superficie dans le maïs et la fève soya, connait une température adéquate pour l’atteinte de bons rendements. Par contre, du côté de l’Ouest canadien, la Saskatchewan a connu des problèmes d’inondation en mai-juin laissant des millions d’acres de blé non-ensemencés.

Le prix des contrats à terme a passablement fluctué cet été malgré l’apparence de stabilité que nous avons subie. Celui-ci, fortement en dépression en juin, a regagné une certaine vigueur en deuxième moitié de juillet malgré la confirmation des superficies en augmentation et des stocks plus élevés. Ainsi, le contrat à terme de décembre (récolte) dans le maïs a touché un fond à 3,42 $/boisseau en fin juin et a rebondi jusqu’à 4,09 $/boisseau vers le 20 juillet dernier, cela représente une différence de 26,00 $/t.m., présentement le maïs sec pour la récolte se négocie autour de 140,00 $/t.m. Pour la fève soya, même scénario concernant les fluctuations, le prix récolte actuellement avoisine les 360,00 $/t.m., ce qui reste une offre très intéressante considérant les stocks de fin d’année élevés, les augmentations de superficie ensemencée ainsi que la prévision de très forts rendements cette année.

Dans les céréales, les prix ressembleront à l’an dernier malgré les déboires de l’Ouest canadien. Restera à voir les niveaux de toxine lors de la récolte. Habituellement, lorsque les cultures ne versent pas trop et que du temps sec coïncide avec l’épiaison, il y a de fortes chances pour que les niveaux d’infestation soient bas.

En août, j’ai l’habitude de vous parler de vos besoins en entreposage, cette année ne fait pas exception. Commencez à planifier ceux-ci car la récolte sera vite à nos portes.

Entre temps, bonne et fructueuse récolte.

Par Jean-Pierre Aumont, t.p. Directeur service des grains