L’Apocalypse des temps nouveaux!

Publié le 8 janvier 2016

Apocalypse… un mot qui peut faire peur, annonciateur de la fin du monde pour plusieurs! C’est un sens erroné. L’étymologie de ce mot, emprunté au grec, signifie dévoilement, révélation ou code secret. L’apocalypse, perçue comme destructrice, devrait plutôt être vue comme annonciatrice d’un temps nouveau ou d’une autre façon de faire les choses… car les choses ont changé et continueront de changer! Ceux qui préfèrent ne pas bouger risquent de tomber…

Ça brasse pas mal dans le monde ces temps-ci avec les attaques terroristes… une grande révolte d’une partie de l’humanité contre ce qu’on pourrait appeler la démocratie… les heurts de l’évolution peut-être? Un genre d’apocalypse…

Les négociations du PTP (Partenariat transpacifique) sont maintenant terminées. Malgré l’acceptation par ce groupe international du système canadien de gestion de l’offre, ce dernier continue quand même d’être malmené au sein même du Canada. Dans les médias, certains se relancent pour démontrer la non-pertinence du système, toujours avec des analyses selon moi incomplètes, et affirment que les citoyens se retrouvent à en payer le prix. Lait, œufs, poulet, trop cher! Situation annonciatrice d’un temps nouveau?

Du côté des Éleveurs de volailles du Québec, on laisse tomber le moratoire de la vente des quotas en place depuis 6 ans… on revient à la vente de gré à gré pour un certain temps… quel sera le juste prix à payer pour le quota dans le climat mondial actuel? Pour reprendre les mots de Daniel-Mercier Gouin, économiste reconnu de l’Université Laval, conférencier aux Rendez-vous de l’AQINAC du 18 novembre dernier : « Il est un peu dur de justifier la valeur d’actif du quota sur nos fermes quand cette valeur, qui est une valeur intangible, vaut plus cher, et de beaucoup, que la valeur de l’actif tangible ». C’est un talon d’Achille… que faire? Remarquer, on retrouve ce même genre de situation chez les chauffeurs de taxi avec un coût de permis très élevé…

« Le peuple québécois est un peuple de chialeux », affirme Pierre Lavoie, grand humaniste de la région du Saguenay, également conférencier à l’AQINAC. « Le peuple québécois chiale toujours contre les autres, habituellement les gouvernements, et que ça prendrait ceci ou cela, ou que ça ne prendrait pas ceci ou cela… tout ça, sans s’investir personnellement pour changer les choses. » Pierre Lavoie est un bel exemple d’agent de changement, comme le démontre son implication dans la recherche sur l’acidose lactique, une maladie infantile particulièrement présente au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Aussi, par son engagement, il est à l’origine de collectes de fonds pour aider les écoles de milieux défavorisés du Québec, et à faire prendre conscience à toute la société québécoise de l’importance de l’éducation, particulièrement au niveau primaire.

Les temps changent donc. La mondialisation des marchés est chose faite (à preuve, le PTP). Dans ce contexte, quelle vision et quelle attitude doit-on adopter en tant que producteurs de poulets pour faire en sorte que les citoyens, les consommateurs – en commençant par les Canadiens –, veuillent acheter le produit que nous élevons dans nos poulaillers? Notre système de quota représente un contrat social avec les Canadiens… sachez-le! Comment le démontrer aux Canadiens? Comment leur faire comprendre que ce système est bon pour eux et obtenir leur support? Certainement pas en chialant contre les autres. Je pense que chaque maillon de la chaîne doit se prendre en main et travailler ensemble, du couvoir à l’abattoir. Il faut qu’il y ait un engagement mutuel pour changer la façon de produire le poulet. Il en va de la survie du système… si l’on y croit bien sûr… sinon, ça pourrait bien être l’apocalypse des temps nouveaux.

Par François Lefebvre, agr. M.Sc