Chine… fermes PASAF?

Publié le 7 mars 2011

Il est toujours intéressant, et on est curieux, de voir ce que nos collègues, oeuvrant dans le domaine avicole, font chez eux, comment ils sont installés, de voir leurs trouvailles toutes plus ingénieuses les unes que les autres. On aime ça se comparer et voir ce qu’on pourrait améliorer chez soi…car il y a toujours quelque chose à améliorer…

La biosécurité est de mise pour les visiteurs

Parfois on aime voir ce que fait le voisin. Parfois il est bon d’aller voir plus loin. Avec la globalisation des affaires et les ententes internationales qui les accompagnent, il devient encore plus important de voir et vérifier ce qui se fait ailleurs. Voir et vérifier ce que les autres font de bon, surtout, lorsque notre gouvernement fédéral alloue et accepte l’importation de poulets qui se font ailleurs. Comme les normes imposées deviennent de plus en plus sévères et exigeantes pour produire du poulet ici au Canada, est-ce qu’on retrouve les mêmes exigences ailleurs pour les poulets importés ici?

Un petit groupe de producteurs de La Coop Novago a pu se rendre en Chine au mois de septembre et voir, de visu, ce qu’il en retourne de la production de poulets dans cet Empire du Milieu. Il faut savoir que le gouvernement canadien a accepté que les poulets provenant de la Chine puissent entrer au pays pour être commercialisés par différentes entreprises. Est-ce que le poulet produit en Chine est aussi salubre que le poulet produit ici par nos propres producteurs? Car c’est bien de quoi il en retourne lorsqu’on regarde le PASAF (programme d’assurance salubrité des aliments à la ferme) que les producteurs d’ici doivent suivre. Est-ce qu’on a l’assurance que le poulet produit en Chine, ou quelconqueautre pays, rencontre les mêmes normes de salu britéque le poulet produit ici?

Il faut savoir que la production agricole en Chine part de loin. Elle était très peu efficace en général, que ce soit au niveau végétal qu’au niveau animal (Feedstuffs, septembre2010). La Chine s’associe depuis 30 ans environ, et de plus en plus, avec tous ceux qui voudront partager leur savoir faire. Elle sait que le nombre élevé de sa population représente un attrait commercial de croissance économique qui en attire plus d’un. Elle les utilise donc.

Camion de livraison de moulée

Le groupe de seize bâtiments qui a pu être visité se situait dans la région de Beijing (Pékin), la capitale de la Chine. Il est normal de rencontrer l’hiver des températures moyennes de -15 degrés Celsius avec des pointes pouvant atteindre-20. L’été, il est normal d’avoir 35 degrés avec climat humide. La grandeur des bâtiments était de 330 pieds de long par 36 de large. Y prenaient place 14 000 poulets mixtes atteignant 2,3 kg à 41 jours avec 1,85 de conversion alimentaire. Dans les bâtiments, on retrouve deux rangées de soigneurs, trois rangées de tétines, une litière avec écailles de riz sur un plancher de ciment. On a aussi trois rangées d’ampoulesainsi que cinq ventilateurs de 48 pouces au bout pour ventiler en tunnel. Les bâtiments sont nettoyés à tous les lots. Les bâtiments sont chauffés au charbon et ont une isolation déficiente. Il n’y a pas de silos sur les fermes. Les oiseaux, pour la majeure partie de cette région, sont nourris aux sacs de 50 kg qui sont déversés à temps régulier dans un « hopper» au bout de chaque ligne de soigneurs. L’environnement immédiat des bâtiments laissait à désirer avec tout ce qu’il fallait pour abriter la vermine. Les gens qui y travaillaient étaient chaleureux et prenaient bien soin d’arroser les oiseaux en cage avant de les envoyer à l’abattoir afin que ceux-ci n’aient trop chaud.

Une visite d’abattoir a pu être faite où on a pu voir un abattoir très propre ayant un rythme d’abattage de 12 000 poulets à l’heure avec 2000 employés à leur service travaillant six jours par semaine dix heures par jour.

Finalement, nous avons fait la visite d’une meunerie d’une production de 185 000 tonnes métriques par année qui ensache 85 % de sa moulée en sacs de 50 kg! Essayez ça pour voir!

La Chine. Il y a actuellement bien des différences au point de vue des exigences du PASAF lorsqu’on regarde le cahier de charge. Il faudrait peut-être que le gouvernement fédéral regarde ces aspects avant d’ouvrir les barrières. Par contre, il n’en prendrait pas tant pour que la Chine se mette à la page de celui-ci avec tout l’appui qu’elle reçoit de différentes entreprises de par le monde. Il nous restera à cuire le poulet au Wok…

Pour voir des photos supplémentaires, cliquez sur le lien suivant: Flickr

Par François Lefebvre, agr., M. Sc. Expert conseil avicole