Publié le 14 mai 2010
C’est par un beau soleil de mars que nous sommes arrivés chez Fermes J.C Lafortune, située à St-Roch-de-l’Achigan. Cette ferme a vu le jour en 1955 avec monsieur Jean-Claude Lafortune. Aujourd’hui, elle est la propriété de Jacques et Alain Lafortune (ses fils) ainsi que de Mathieu et Guillaume (fils d’Alain) et Hugo (fils de Jacques). Audrey (fille de Jacques) obtiendra son diplôme en agronomie de l’Université Laval en avril 2011 et songe également à s’associer à l’entreprise.
Beaucoup de changements ont marqué cette entreprise au fil des années : agrandissement de l’étable à vaches, nouvelles constructions (étable à taures, silos, etc), achats d’équipements performants, achats d’animaux de haute génétique, etc. De 1987 à 2010, la superficie des terres a doublé alors que le quota a presque triplé.
Lorsqu’on leur demande comment une entreprise de cette envergure peut perdurer et s’épanouir autant à travers les années, les premiers mots à fuser sont le respect des autres. Autres facteurs de réussite : le partage des tâches et des responsabilités, l’application et l’assiduité à son travail, la volonté de bien fonctionner et de ramer dans la même direction ainsi que la multifonctionnalité de chacun. Chaque personne possède des responsabilités qui lui sont propres selon ses affinités et ses intérêts, mais tous sont capables de remplacer n’importe qui dans l’entreprise à n’importe quel moment. Je peux vous confirmer que ces qualités transparaissent effectivement lorsqu’on discute et qu’on travaille avec ces producteurs!
Évidemment, une bonne entente entre les associés procure plusieurs avantages, dont le partage des risques et la facilité d’accès à des congés et à des vacances. Chaque famille alterne une fin de semaine sur deux pour les congés et chaque propriétaire bénéficie de deux semaines de vacances par année. Les objectifs visés sont l’efficacité de l’entreprise tout en conservant une qualité de vie. Chaque décision prise se fait toujours en fonction de ces objectifs. L’utilisation d’un seul mélange pour nourrir toutes les vaches en lactation en est un bon exemple. Séparer le troupeau en deux groupes serait plus économique au niveau alimentaire, mais leur demanderait également plus de temps pour le déplacement des animaux et le mélange des recettes.
Ils sont toujours à l’affût des nouvelles technologies et cherchent constamment à améliorer leurs performances en étroite collaboration avec les vétérinaires, les nutritionnistes et autres intervenants agricoles. Ils désirent vivre de l’agriculture sans être pris en esclavage. « C’est important d’aimer son métier, d’investir et d’apporter des améliorations justifiées aux bons moments » déclarent l’ensemble des membres de la ferme. Ce n’est donc pas étonnant qu’ils se retrouvent avec une relève nombreuse et intéressée! Cette dernière, très engagée et impliquée aux décisions de l’entreprise, aura d’ailleurs des choix importants à faire dans les prochaines années : Augmenter les superficies à cultiver? Augmenter la taille du troupeau? Les projets à venir sont encore au stade embryonnaire, mais ils en discutent déjà entre eux car ce sont eux qui vivront avec leurs choix!
Par Chantal St-André, agr.