Doux printemps, que nous réserves-tu?

Publié le 18 mai 2010

19 avril. Le printemps a cogné à nos portes plus tôt que prévu cette année mais personne ne sait encore trop si le temps de semer sera aussi devancé. Mais quoi qu’il advienne, il faut quand même se préparer. Plusieurs d’entre vous n’ont pas attendu que le marché boursier ne rebondisse cet hiver pour commercialiser une partie de vos récoltes de maïs et fève soya et je crois que ce fût une bonne décision car, jusqu’à maintenant aucun signal permettant d’entrevoir une remontée n’a pu être décelé.

Les marchés se sont stabilisés autour de 3,70 $/boisseau depuis les dernières semaines, pour le contrat de livraison de juillet 2010. Ceci signifie peut-être que celui-ci cherche un plancher avant de connaître les futurs facteurs pouvant l’influencer. Le rapport des ensemencements paru le 31 mars dernier nous indiquait quant à lui que les agriculteurs américains prévoient des augmentations de 3 % dans leurs semis de maïs et de fève soya. Actuellement, ce qui est dans la balance est le début de la récolte de l’Argentine et du Brésil et tout indique que les rendements sont fortement au rendez-vous cette année. Ainsi, le Brésil récoltera 10 millions de t.m. de plus de fève soya que l’an dernier tandis que l’Argentine engrangera 21 millions de t.m. de plus qu’à pareille date l’an dernier. Pour le maïs, les chiffres du Brésil demeurent inchangés à 51 millions de t.m. en rapport à l’an dernier mais l’Argentine voit ses rendements s’améliorer de 6 millions de t.m. soit une récolte de 21 millions de t.m.

Localement, on a pu observer un déclin des bases locales avec la récente remontée du huard canadien, ce qui s’est traduit par une baisse du prix à la t.m. L’absence d’une forte demande locale a aussi contribué au recul du prix. La qualité très variable de la récolte 2009 a aussi influencé certains meuniers à sécuriser leur approvisionnement par des placements en marchandises américaines. Par ricochet, ces quantités entrant sur les marchés de la province viennent diminuer les besoins immédiats et enlèvent une certaine pression sur les prix, les laissant tranquillement se noyer dans l’offre des marchandises locales.

À quoi s’attendre des prix pour la future récolte? Bien malin qui pourra répondre à cette fameuse question qui revient année après année. La tendance locale qu’on a pu déceler donne un avantage à la fève soya dans l’augmentation des superficies à être ensemencées. Est-ce le coût de production moindre, la baisse des liquidités ou une anticipation de meilleurs prix d’ici la vente qui influencent le plus la décision des producteurs? Tout cela combiné! Une chose est sûre, la fève soya a toujours été une récolte qui se libérait mieux à l’automne et dont on pouvait espérer récolter sans avoir à la sécher d’où son surnom de cash crop ou récolte de liquidité.

Fait divers : Depuis le 1er mars dernier, nous sommes à implanter un nouveau logiciel pour la gestion des inventaires, ventes et achats de grain ainsi que de nos positions de grains. Comme tout nouvel outil, tout cela ne se fait pas en criant ciseau et un certain apprentissage est nécessaire tant pour nous que pour vous. Ainsi vous remarquerez, lors de vos prochaines transactions, une nouvelle présentation tant des contrats que des factures et achats de grain. Ce logiciel pourrait aussi être familier pour certains puisque plusieurs marchands de grains l’utilisent tant au Québec que mondialement. Nous sommes assurés que d’ici quelques mois, les connaissances acquises et la vitesse de traitement des documents prendront le dessus sur l’insécurité présente à bien vous servir. Soyez certains que chacun fait tout en son possible.

D’ici là, nous vous souhaitons une bonne saison des semis, un temps propice à l’avancement rapide des travaux et à une bonne levée des plantules, gage de rendement accru.

Pour information supplémentaire: Grainwiz

Par Jean-Pierre Aumont, t.p. Directeur service des grains