La période péri-partum: une étape à ne pas négliger!

Publié le 6 octobre 2010

Ça fait des années qu’on le répète : même si la vache n’est pas en mode production de lait, le tarissement est une période primordiale pour préparer la vache à une bonne lactation. Nous comptons maintenant deux types de tarissement : le tarissement court et le tarissement long (ou traditionnel à deux phases distinctes avant vêlage). La période péri-partum inclut également une alimentation de transition jusqu’à 21 jours suivant le vêlage. Une alimentation inadéquate pendant le tarissement et la période de transition peuvent hypothéquer, à différents degrés, la lactation de la vache. Entre autres, les effets négatifs se concrétisent par des désordres métaboliques péri-partum, une diminution de l’efficacité reproductive et une production laitière amoindrie.

Tarissement long (ou traditionnel)
• Phase I : -60 à -21 jours du vêlage
Cette phase est nécessaire au reconditionnement de la glande mammaire, du foie et du rumen. Leur intégrité est essentielle pour engendrer une bonne production laitière car ils fonctionne ront à plein régime durant la lactation. La ration pendant cette phase est composée d’un bon foin de graminée (avec un bas taux de potassium) ainsi que d’un minéral à vaches taries pour reconstituer les réserves minérales et vitaminiques. S’il s’avère nécessaire, on apportera du maïs et/ou du supplément STAR 42 pour combler les carences énergétiques et/ou protéiques du fourrage. ATTENTION, à ce stade il est trop tard pour essayer d’engraisser un animal et déconseillé de le faire maigrir. La cote de chair désirée est de 3,5 à 3,75 sur une échelle de 5.
• Phase II : la transition de -21 jours au vêlage
Les principaux objectifs de cette période sont :
– de stimuler la consommation de matières sèches ;
– d’adapter le rumen à la ration post-vêlage et à l’absorption des acides gras volatils ;
– de minimiser les désordres métaboliques autour du vêlage ;
– de préparer l’animal à tamponner les acides produits lors de la digestion des hydrates de carbone.

Pour réaliser ces objectifs, il faut d’abord analyser le fourrage en combo tarie afin d’en connaître la concentration en protéines, en énergie et en minéraux (dont le fameux potassium). Cela nous permettra de déterminer s’il faudra utiliser les anions (Transimil 14 ou 17) ou une moulée de transition standard (Transilac 14 ou 17 ou Prével 21).


• Phase III : la transition du vêlage jusqu’à 21 jours après le vêlage

Le complément Transilac est remplacé par les concentrés des vaches en lactation. L’objectif de cette phase est d’augmenter graduellement la quantité de concentré servie aux vaches
jusqu’à ce que leurs besoins en nutriments soient comblés et ce, afin d’exploiter au maximum leur potentiel laitier sans provoquer de désordres métaboliques. Cette période est caractérisée par une consommation moindre mais par des besoins nutritionnels considérables. Par conséquent, il est justifié d’utiliser un supplément de couverture très appétant comme le supplément Pulp-O-zyme ou le START LAIT qui favoriseront l’ingestion de matières sèches et augmenteront la digestion des fourrages.

Tarissement court

 

Il est incontournable d'analyser le foin des vaches taries et de celle en préparation au vêlage en COMBO CHIMIQUE afin d'en connaître le niveau de protéines, d'énergies et de potassium.

 

Ce type de tarissement consiste à tarir la vache 40 jours avant la date prévue de parturition et de passer immédiatement à la ration de transition. Les résultats de recherche ne sont pas encore très nombreux sur cette pratique, mais on sait que les avantages sont surtout constatés chez les sujets de troisième lactation et plus.

Il ne s’agit pas ici de recommander ou déconseiller cette pratique mais plutôt de connaître ce type de tarissement car il peut s’avérer pratique dans certains cas bien précis : un manque de place disponible pour faire deux groupes de vaches taries, des vaches grasses et des vaches sujettes aux désordres métaboliques ou des vaches difficiles à tarir. Les paramètres de cette ration de tarissement sont différents de ceux d’une transition longue. Parlez-en à votre expert-conseil La Coop.

En Conclusion
La vache tarie possédant des exigences très particulières et différentes durant toute la période péri-partum, il est primordial d’adapter sa méthode d’alimentation aux changements physiologiques que la vache subira pendant toute la durée de cette période. Pour obtenir plus de détails techniques sur la période péri-partum, vous pouvez consulter les articles de Jean-Luc Laroche, nutritionniste à La Coop fédéré, parus dans la revue Le Coopérateur agricole publié en mai et juin 2010.

On ne le répètera jamais assez : Une attention particulière portée aux vaches taries se reflétera assurément par une production laitière supérieure et, par le fait même, davantage de bénéfices pour vous et votre entreprise!

Par Chantal St-André, agr. Expert-conseil en production laitière