Publié le 18 octobre 2010
Le réseau La Coop offre actuellement son programme de vente de plantes fourragères. Ces plantes auront besoin des meilleures conditions, afin d’offrir leur plein potentiel. Une des façons d’y arriver est de préparer une stratégie de fertilisation en fonction des résultats des analyses de sol. Cette étape est cruciale et doit être exécutée avec minutie, car quelques grammes de terre dressent un portrait de deux millions de kilos.
Au niveau des conditions idéales de prélèvement des échantillons, il y a quelques points à observer. Au niveau de la date, il n’y a pas de véritable moment à privilégier. C’est plutôt le stade des cultures et des travaux. Il est recommandé de prélever ces échantillons de sol une fois que les plantes ont absorbé les éléments nutritifs. Dans le champ, évitez les dépressions importantes du terrain, les monticules, les rigoles, les bords de fossé, les abords de brise-vent et les endroits où ont été entreposés les fumiers. Vous aurez de cette façon les résultats les plus précis sur la situation de votre champ. Parlant de précision, un échantillon peut regrouper environ 10 hectares (24,7 acres). Les différentes structures de sol (sableux, argileux) devraient également être isolées.
Pour la récolte, une sonde prévue à cet effet vous permettra de prélever la bonne quantité de sol. Pris de façon aléatoire, en zigzag par exemple, un minimum d’une quinzaine de sous-échantillons est nécessaire. Une fois recueilli, le sol doit être mélangé et mis dans des boîtes prévues à cette fin. Évitez de toucher au sol avec vos doigts. Ceci contaminerait l’échantillon. Dans le cas des échantillons pris dans un sol détrempé, vous ne devez pas les chauffer pour les assécher. Laissez-les à l’air libre dans une pièce fermée.
Une analyse prise tous les trois ans permettra de dresser un bilan adéquat de l’évolution de la fertilité de votre sol. Dans le cas des établissements de prairies ou de pommiers, des cultures à long terme, une analyse aux trois ans de la sous-couche du sol arable (sous les sept à quinze centimètres). Les racines atteignant cette profondeur, nous aurons une meilleure idée des correctifs à apporter. Les plantes cultivées dans des champs au travail minimum, en semis direct ou sur billons, demandent également un ajustement. Un prélèvement à quinze centimètres des rangs visibles offrira la précision requise.
Les éléments, que disent-ils?
Une fois que les résultats de vos efforts ont été analysés et couchés sur papier, vient le temps de les interpréter. Que nous disent-ils?
Le pH tampon : Il nous donne une indication de l’acidité du sol et la quantité de chaux à appliquer. Un sol trop acide peut réduire l’efficacité des fertilisants appliqués de 30 %.
Le Phosphore (P) : Son rôle ne se limite pas au développement des racines. Impliqué dans la division cellulaire, il permet au plant de respirer et transforme l’amidon en sucre.
Le potassium (K) : Joue un rôle majeur sur la pression osmotique. Le mouvement et l’entreposage des sucres seront également affectés par une carence en potasse. Sans oublier le métabolisme de l’azote.
Le calcium (Ca): Il renforcera les membranes, permettant à la plante de profiter des autres éléments.
Magnésium (Mg) : En carence ou en excès, le magnésium nuira à la synthèse des protéines.
Souffre (S) : Un manque inhibe lui aussi la synthèse des protéines, en plus il y aura accumulation de l’azote organique.
Bore (B) : Il est l’élément le plus sollicité par les dicotylédones, dont la luzerne. Une carence peut bloquer le développement des plants, entraînant une perte de rendement.
Ceci est un aperçu des éléments surveillés lors de l’élaboration d’un plan de culture. Comme nous l’avons souvent écrit dans des articles précédents, la structure d’une stratégie de fertilisation est équivalente à la construction d’une maison. Si nous avons des madriers, des planches, des marteaux, des scies, des fenêtres, du papier à couverture, mais une boîte de clous… notre maison risque de ne pas être très solide. En terminant, La Coop Novago offre un service d’échantillonnage de sol. Un coup de fil à votre expert-conseil peut vous aider à planifier cette importante étape.
Bon « carrotage ».
Par Stéphane Payette, t.p. Expert-conseil végétal