Publié le 17 novembre 2010
Les producteurs en ont entendu parler au printemps. Le cahier de charge additionnel est maintenant arrivé chez eux. Le PSA (programme de soins aux animaux) frappe à leur porte et s’installe. Les règles sont strictes et se résument ainsi : le premier facteur limitatif déterminera le nombre de poulets à mettre dans les bâtisses. Les facteurs sont les suivants : pieds de plancher intérieur et nombre de plats et de tétines recommandé par les fabricants. À vos calculatrices les amis. Il y aura des surprises…
En tant que scientifique je suis un peu surpris par ces mesures. Elles semblent un peu aléatoires sans l’être complètement. Elles sont basées sur certains faits, mais non pas tous. Je spécule, car je n’ai pas fait d’enquête auprès des autorités, mais voilà. Une grande base semble venir du Code de pratique canadien courant (CARCCRAC 2006).
Voici ce qui est dit :
• Les poulets élevés en parquet doivent avoir assez de liberté de mouvement pour se lever, se tourner, étirer leurs ailes sans difficulté;
• Les broilers et les gros coqs doivent avoir suffisamment d’espace d’accès pour se nourrir et boire sans restriction;
• Poids recommandé par unité d’espace de plancher est de 31 kg par m2;
• Néanmoins, une variation de densité jusqu’à 38 kg par m2 est acceptable si justifiée par de bons programmes de régie, d’équipements pour la moulée et l’eau, de systèmes de ventilation, de lumière, et de litières utilisées. Plus d’espace est recommandé durant les périodes chaudes de l’été.
Voilà. Ça vient du gouvernement. Le gouvernement subit des pressions politiques et semble très sensible à la pression du lobby des animal welfaristes, ceux qui prônent le bien-être animal. Ces groupes ont accès à des fonds monétaires inimagina – bles. Un groupe par exemple qui s’appelle Voiceless : the animal protection institute (traduire : Les sans voix : institut de protection animale) offre 30,000 $ à qui relèvera un cas « d’abus » sur des animaux, quel qu’il soit, avec preuves et documentation à l’appui. Jusque-là je n’ai pas trop de problème. Je ne suis pas pour le mauvais traitement ou la torture envers les animaux. Où j’ai un problème avec ces gens c’est lorsqu’ils supportent leurs actions par : « Je vois les animaux comme mes amis et égaux et lorsque j’ai pris conscience que je consommais de la viande qui provenait de la chair de mes amis, je suis devenu végétarien ».
Écoutez, les animaux ne sont pas mes égaux. Ils méritent mon respect, mais ce ne sont pas des humains. Il y a ici une distorsion intellectuelle mêlée d’émotions. J’ai déjà parlé dans un de mes articles de l’histoire du peuple juif sorti d’Égypte qui commença à vouer un culte à un veau d’or. Pour moi ces animal welfaristes agissent de même. Ces gens, je vous le garantis, n’ont pas faim. Ils mangent tous les jours contrairement au deux tiers de la population mondiale.
Nous devons nous prendre en main. Trouver l’angle d’approche pour éduquer les gens sur la juste place des animaux dans la société et le bien-fondé sur l’élevage de ceux-ci pour nourrir le monde. Positivement. Sinon? Le nombre de poulets continuera de diminuer dans nos poulaillers.
Par François Lefebvre, agr. M.Sc., expert-conseil avicole