Quel été !!!

Publié le 22 novembre 2010

Il y a quelques années que nous n’avions pas connu un été comme celui qui vient de s’achever. Record de chaleur, pluie abondante mais condensée en quelques jours, si bien qu’on a pu faire de très bonnes récoltes de foin. À moins d’un cataclysme au moment d’écrire ces lignes, nous pouvons dire que nous aurons eu d’excellentes récoltes cette année, tant pour les céréales, le soya, le maïs grain et ensilage, que pour les fourrages. Le comportement de Dame Nature, on le sait, a un impact énorme en agriculture. La canicule subie jusqu’à fin août-début septembre a beaucoup affecté les vaches et la production, spécialement les composantes. Les résultats provinciaux pour les mois d’août et septembre n’étaient pas encore disponibles au moment de la rédaction de ce texte mais les graphiques 1 et 2 (site de la FPLQ) montrent une tendance vers des composantes plus basses que les années précédentes. Il faut savoir aussi que la chaleur et le stress thermique ont un effet à long terme.

Graphique 1

Graphique 2

En effet, une des résultantes du stress thermique est de réduire significativement (** P < 0,01) la population des bactéries cellulolytiques qui digèrent la fibre, ce qui a un effet sur le test de gras. Tout comme il faut un certain temps pour «préparer» les bactéries du rumen en période de transition (- 21 à + 21 jours), il en est de même lorsque la population bactérienne est affectée par la chaleur. Ce n’est donc pas après quelques nuits fraîches que les choses se replaceront. « Il y a longtemps qu’on dort bien » me direz-vous, alors pourquoi parler de stress thermique? Eh bien comme je viens de le dire, l’impact du stress peut durer plus longtemps qu’on pense et même si les composantes sont revenues à la normale, un autre aspect de ce stress thermique peut encore nous hanter : La reproduction!

On sait que le stress induit par la chaleur engendre une circulation sanguine plus importante en surface du corps de l’animal pour éliminer cette chaleur. Il en résulte une moins grande circulation pour irriguer les organes internes dont le système reproducteur. Il y aura donc diminution de la production d’hormones sexuelles, réduisant ainsi la production de ces composés essentiels à la reproduction. Donc, non seulement la démonstration de chaleur sera moins intense durant la période de chaleur intense, mais les vagues folliculaires qui se succèderont pourront produire des ovules de piètre qualité pendant quelques mois. La figure 1 (Hansen, 2007) démontre la susceptibilité de l’ovocyte à la chaleur. On
comprendra que la canicule observée en septembre pourrait avoir un impact jusqu’en novembre.

Figure 1

Le bon côté de cette température estivale, par contre, est, comme on le disait en début d’article, que la récolte a été bonne! L’autre défi qui nous attend sera d’équilibrer les rations. En effet, les rapports d’analyses de fourrages que nous recevons démontrent clairement que les fourrages de cette année sont de meilleures qualités en général. Le niveau de protéine est plus élevé et la fibre ADF et NDF bien plus basse. L’apport plus élevé en protéine de nos fourrages implique généralement des économies importantes au niveau du coût de la ration. Par contre, il faut être très vigilant lors du calcul de nos rations. Vous avez probablement déjà dû changer de supplément de base pour ajuster l’apport en protéine non-dégradable. Il faudra aussi ajuster les proportions d’ensilages et de foin pour s’assurer d’avoir un apport suffisant de fibre effective. Il faudra donc travailler de pair avec votre expert-conseil pour tirer profit au maximum de cette belle récolte, sans affecter la santé des vaches. La bonne nouvelle c’est que vos experts-conseils ont les outils, tels Synchrowin et logiciel économique Coop (LEC) et la formation pour vous proposer la meilleure solution et que la gamme des produits La Coop, comme toujours, saura s’adapter.

Par Hugues Ménard, Expert conseil régional, La Coop fédérée