Publié le 22 juin 2011
Le printemps, que nous avons vécu en 2011, nous durement rappelé que nous commandons la nature uniquement en lui obéissant. Les plantes fourragères, le luzerne en première ligne de front, ont souffert de la glace et des conditions difficiles. Voir cet article (sans-neige-point-de-salut-pour-nos-prairies) Quelques points de régie permettent de diminuer l’impact de la saison froide et d’optimiser nos prairies.
Tout d’abord, la régie de coupe. Un fourrage récolté à un stade optimal nous apportera un taux de protéine intéressant, un bon taux de fibre digestible ainsi qu’une récolte abondante. Une fauche répétitive n’est pas souhaitée dans toutes les cultures ni dans toutes les régions. Certaines plantes tolèrent une fauche intensive comme la luzerne et le mil (fléole des prés). La luzerne Actis, par exemple, vous permet entre quatre et cinq bonnes coupes. Sa technologie Stand Fast offre une opportunité de coupe au stade mibouttons sans compromettre sa longévité. Par contre, une coupe trop tardive en automne représente un risque. Si elle ne dispose pas du temps nécessaire pour reconstituer ses réserves d’énergie, la survie à l’hiver sera diminuée. Une fois ses réserves restaurées (entre 40 et 50 jours avant la coupe d’automne), les premières températures frôlant le point de congélation la plongeront en dormance.
Lorsque vous utilisez un mélange, luzerne-mil par exemple, la régie de coupe à adopter sera celle de l’espèce dominante. Le stade mi-bouttons pour la luzerne Actis et le début de floraison pour les autres. Si c’est le mil qui domine, le stade début épiaison sera approprié.
Préparer ses réserves
Les plantes fourragères subissent les contrecoups de l’augmentation importante des prix des engrais minéraux depuis quelques années. Elles ont pourtant besoin d’apport important en fertilisant. Les engrais de ferme peuvent remplir une partie des besoins. Lorsqu’ils ne sont pas disponibles, l’application d’engrais minéraux représente un investissement à long terme. Un des éléments pratiquement ignorés depuis trop longtemps est la potasse. Cet élément est important pour plusieurs raisons. Il a un impact majeur dans le développement des plants et il a un rôle de catalyseur dans la synthèse de la protéine. Le K régularise l’utilisation de l’eau des plantes, les rendant moins sensibles à la sécheresse. Enfin, il augmente la survie à l’hiver. Si une bonne dose d’urée fouette le mil tout au long de la saison, la potasse offrira une meilleure survie à l’hiver, donc plus de rendement. Bonne préparation.
Les unités de fertilisations possibles pour l’entretien des prairies
Type de fourragères; N-P-K
Prairies d’établissement 40 à 80 % légumineuses; 25-68-113
Prairies d’établissement de graminées; 45-68-113
Prairies entretien 40 à 80 % de légumineuses; 75-65-144
Prairies de plus de 60 % de graminées; 75-60-95
Note : Ces besoins en éléments représentent une moyenne et ne tiennent pas compte d’une analyse spécifique à un champ, ni d’une application de fumier. Votre expert-conseil calculera les besoins exacts de vos champs.
Par Stéphane Payette, t.p. Expert-conseil végétal