Faciliter l’embauche de la main-d’œuvre étrangère

Publié le 28 mai 2013

Entrevue avec l’organisme F.E.R.M.E.

par Valérie Ouellet, coordonnatrice aux communications

Vous êtes un producteur agricole et vous aimeriez recruter de la main-d’œuvre étrangère? La Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère est là pour vous épauler dans vos démarches.

Ce n’est plus un secret pour personne : recruter de la main-d’œuvre en production agricole est de plus en plus difficile. Le travail est exigent, routinier, souvent saisonnier et demande beaucoup d’endurance physique, ce qui semble avoir peu d’attrait pour les travailleurs locaux. Cette pénurie de main-d’œuvre se fait criante au point où certaines entreprises doivent réduire leurs opérations ou mettre leurs projets d’expansion en veilleuse. Heureusement, il existe une solution : l’embauche de travailleurs temporaires étrangers.

C’est en 1989 que naît la Fondation des Entreprises en Recrutement de Main-d’œuvre agricole Étrangère (FERME), afin de répondre au nombre croissant de demandes pour de la main-d’œuvre étrangère.  Son objectif : établir un lien entre tous les intervenants impliqués dans la venue de travailleurs temporaires étrangers. Nous avons rencontré Denis Hamel, directeur général de la Fondation, afin d’en apprendre davantage sur le recrutement de main-d’œuvre étrangère.

En commençant, quelles sont les  principales étapes dans le processus de recrutement de main-d’œuvre étrangère?

Il faut d’abord s’armer de patience! Du moment du dépôt de la demande à l’arrivée du travailleur, il faut compte un délai d’environ 12 semaines.

La première porte d’entrée est le Centre d’emploi agricole de votre région. L’employeur doit démontrer qu’il a fait tous les efforts nécessaires afin de combler ses besoins de main-d’œuvre au Québec. Une fois ceci attesté, le Centre d’emploi agricole entreprend les démarches pour permettre la venue de travailleurs étrangers. Il s’assure d’obtenir les autorisations des différents paliers de gouvernement et peut seconder les employeurs pour définir leurs besoins et compléter le volet administratif de la demande.

Une fois les documents complétés et approuvés, l’employeur se tourne vers FERME pour tout ce qui touche l’embauche et le séjour du travailleur étranger.

Quel est le rôle de FERME dans le processus d’embauche?

C’est nous qui détenons des ententes, principalement avec trois pays : le Mexique, le Guatemala et le Honduras. Nous travaillons avec nos partenaires sur place afin d’arrimer les besoins des employeurs d’ici avec la main-d’œuvre disponible dans ces pays.

Nous nous assurons toujours que les futurs employés respectent certaines conditions d’employabilité : un passeport valide, une bonne santé physique, l’obtention des visas de travail, papiers d’immigration, etc. Nous pouvons aussi seconder les employeurs dans l’organisation du voyage du futur employé. De plus, nous jouons le rôle d’intermédiaire entre l’employeur et l’employé, par exemple en les informant de leurs responsabilités et obligations.

Quels sont les coûts dont il faut tenir compte?

Tout d’abord, le Centre d’emploi agricole offre ses services pour vous accompagner dans le processus administratif de votre demande. Les tarifs varient en fonction des besoins de l’employeur et du nombre de personnes à recruter. Des frais vous seront également demandés pour l’analyse de vos dossiers et pour recourir au service de FERME. Au total, il faut compter quelques centaines de dollars par employé pour le service d’accompagnement complet.

Une fois l’employé recruté, il faut prévoir les coûts pour le transport, qui changent selon la provenance de l’employé. Il faut également être en mesure de fournir un logement à l’employé, à la ferme ou à proximité, avec un moyen de transport si nécessaire. À ce propos, les logements sont toujours inspectés pour s’assurer qu’ils sont conformes et adéquats pour accueillir les travailleurs. Finalement, comme pour tout autre employé, il faut être en mesure de lui fournir des vêtements de travail adéquats.

Est-ce que les travailleurs étrangers sont assujettis aux mêmes normes du travail que les Québécois?

Tout à fait! Le travailleur étranger paie d’ailleurs toutes les mêmes cotisations qu’un employé québécois et a droit aux mêmes avantages. La seule différence entre le travailleur étranger et le travailleur québécois, c’est que le travailleur étranger doit obligatoirement retourner dans son pays une fois son contrat terminé.

Est-il possible de recruter des travailleurs étrangers pour tous les types de culture?

Si l’entreprise est capable de démontrer la pénurie de main-d’œuvre, alors oui, elle est éligible à recevoir des travailleurs étrangers. Au départ, seulement certains types d’entreprises agricoles pouvaient y recourir. Toutefois, étant donné la grande demande, nous avons étendu nos services à tous les types de production, de même qu’à la transformation alimentaire, l’aménagement paysager et plusieurs autres secteurs en marge du secteur agricole.

Comment trouvez-vous les travailleurs étrangers intéressés à venir travailler au Canada?

Il appartient aux pays d’origine des travailleurs de procéder à la sélection des participants aux programmes et de déterminer les critères d’embauche. De façon générale, le futur employé doit être issu des milieux ruraux et avoir une bonne connaissance du travail agricole. Il doit aussi être en bonne santé et détenir les papiers nécessaires pour venir travailler au Canada. Dans plusieurs cas, le bouche à oreille fait son œuvre et les employés disponibles ne manquent pas!

Pourquoi ces employés sont-ils tentés de venir travailler au Québec?

Il ne faut pas se le cacher, le salaire moyen est nettement supérieur ici que dans leur pays d’origine. Les avantages financiers sont donc une grande motivation pour ces travailleurs, qui ont souvent une famille à charge. Le Québec a également une bonne réputation en ce qui a trait aux conditions de vie : salaire minimum, assurance maladie et médicament, etc. Nous avons également une excellente notoriété en tant qu’employeurs, car les entreprises traitent leurs employés avec respect et offrent de bonnes conditions de travail.

En terminant, quel conseil donneriez-vous aux entreprises intéressées par la main d’œuvre étrangère?

Ne vous laissez pas décourager par les délais ou la lourdeur administrative. Vos efforts seront largement récompensés, car vous aurez à l’emploi les travailleurs les plus vaillants et efficaces qu’il vous aura été donné de côtoyer!