Publié le 21 décembre 2009
Les bienfaits de donner du colostrum dès les toutes premières heures de vie sont reconnus depuis belle lurette par tous les éleveurs. Mais il semble que dans la réalité, ce n’est pas parce qu’on donne du colostrum qu’on donne efficacement du colostrum… Voici des résultats de récentes recherches :
• Au moins un tiers des génisses laitières québécoises et plus de 40 % des génisses laitières américaines ne reçoivent pas suffisamment de colostrum, ce qui les prédispose aux maladies respiratoires et aux diarrhées.
• Lors d’une enquête menée chez 1667 troupeaux de bovins de l’Ouest canadien, 27 % des veaux de taures et 14 % des veaux de vache ont eu la diarrhée avant 30 jours de vie. Est-ce bien différent dans nos élevages vache-veau?
•Le taux de mortalité des agneaux avant le sevrage s’élève à plus de 15 % au Québec encore aujourd’hui.
Tout ce qui mérite d’être fait, mérite d’être bien fait
Ces mêmes experts s’entendent pour dire que la meilleure façon de diminuer les cas de diarrhée et de pneumonie pendant les semaines suivant la naissance et de sauver bien des jeunes veaux, agneaux et chevreaux, c’est de donner suffisamment de colostrum de qualité et ce, rapidement. Voici quelques règles de base qui ne doivent pas être négligées :
• Le premier repas de colostrum doit être pris dans les deux premières heures suivant la naissance, soit deux à trois litres chez le veau et 150 ml chez l’agneau et le chevreau. Six à huit heures plus tard, un autre repas de deux litres pour le veau et de 150 ml pour les petits ruminants doit être donné. Plus on retarde la prise de colostrum, moins d’anticorps seront absorbés par le nouveauné et moins fort sera son système immunitaire pendant ses premières semaines de vie.
• Souvent le colostrum d’une taure, d’une agnelle ou d’une chevrette est insuffisant pour apporter une concentration adéquate d’anticorps; il faut donc compléter avec un repas de colostrum congelé ou de remplacement.
• Dès qu’il a été tiré du pis, le colostrum devrait toujours être gardé au froid pour éviter la multiplication des bactéries qui est très rapide à la température de la pièce.
• Ne jamais donner de colostrum provenant d’une mère sous traitement antibiotique. Servir du colostrum congelé ou de remplacement.
• Congeler le colostrum de « vieilles mères » pour bâtir une réserve de colostrum, il est plus riche en anticorps que celui des plus jeunes.
• Lors des vêlages difficiles ou par temps froid, donner un repas de colostrum supplémentaire dans les six premières heures même si vous avez vu boire le veau ou l’agneau sous sa mère; dans ces conditions difficiles, il serait très surprenant qu’il ait bu suffisamment par lui-même.
Par Audrey Trottier agr.