Publié le 10 février 2012
Les coproduits disponibles sur le marché (gru, gluten, drèches, écales, etc.) sont souvent, et depuis longtemps, inclus dans les aliments surtout pour leur côté économique. Ils permettent de réduire le coût. De par leur nature, telle leur contenu en fibres, ils sont plus difficiles à digérer par des monogastriques comme le porc, comparativement au maïs, au blé ou à d’autres céréales. Chez l’espèce porcine, l’endroit où les coproduits sont le mieux valorisés est sans contredit chez la truie en gestation. L’animal est plus mature et possède un système digestif plus efficace pour digérer ce genre d’ingrédients. Depuis une dizaine d’années, nous connaissons mieux leurs effets bénéfiques sur le bien-être de la truie. Durant la période de gestation, la truie est limitée sur la quantité d’aliments offerte afin de contrôler son gain de poids. Nous savons que les coproduits permettent de compenser cet effet de rationnement, en permettant de formuler des aliments plus volumineux. La truie à l’impression demanger plus, elle est donc moins frustrée.
Un autre avantage moins connu des coproduits est l’effet bénéfique qu’ils ont sur les performances reproductrices de la truie. Des travaux effectués à CRF, durant plusieurs années, sur près de 3200 truies, ont permis de mettre en évidence les avantages qu’ont certains de ces ingrédients.
Différents coproduits utilisés en gestation permettent d’amé liorer le nombre de nés totaux et de nés vivants, tel qu’illustré dans les deux figures qui suivent.
FIGURE 1 : effet du % de fibres sur le nombre de porcelets nés totaux (Source : Martel, CRF)
FIGURE 2 : effet du % de fibres sur le nombre de porcelets nés vivantsc (Source : Martel, CRF)
Chaque ligne, à l’intérieur de ces figures, correspond à un essai et la ligne pointillée représente la moyenne. Nous y voyons bien que le nombre de nés totaux et nés vivants est positivement affecté par le contenu en fibres de la ration. Les améliorations varient entre 0,5 et 1 porcelet par portée. Tout un avantage économique, qui s’additionne à un coût réduit de l’aliment.
Pour bénéficier de ces avantages, il faut un certain niveau de fibres dans l’aliment. C’est ce que vous offres votre coopérative depuis quelques mois. Si le niveau n’est pas assez élevé, l’amélioration ne sera pas justificative. Vous avez donc assez d’information pour comprendre et accepter les quelques désavantages qui viennent malheureusement avec les rations plus fibreuses utilisées en gestation (consommation plus lente du repas, fibres qui s’accumulent dans le dalot ou la préfosse). Afin de profiter au maximum des fibres, vous devez aussi savoir que l’aliment gestation doit être utilisé jusqu’à la mise bas, et non délaissé lors de l’entrée en cage de mise bas.
Dans un prochain article, nous regarderons leurs effets bénéfiques sur d’autres critères de productivité chez la truie, ce qui rend les fibres vraiment essentielles.
Par Marquis Roy, agr. Nutritionniste en production porcine, La Coop fédérée