Découvrez les couleurs de l’automne!

Publié le 27 octobre 2010

Depuis 1999, Pascale Coutu et Pierre Tremblay cultivent avec amour la grande famille des cucurbitacées. Bien que le côté gourmand prenne une grande importance à la Courgerie, c’est plutôt de leur côté agriculteur dont il sera ici question. Si autant de variétés sont offertes et cultivées, il n’en a pas toujours été ainsi. Bienvenue dans le merveilleux monde de la courge!

Un peu d’histoire

Bien avant que les citrouilles et courges de toutes sortes poussent dans les champs de la ferme du Grand rang St-Pierre, sept générations de Coutu s’y sont succédées. Anciennement Ferme Coutance, les parents de Pascale étaient producteurs de lait et de céréales. Leur troupeau de vaches canadiennes pures, fut l’un des derniers. En 1994, voyant que la production de lait n’intéressait pas leurs enfants, monsieur et madame Coutu ont vendu leur quota pour ne garder que les terres à cultiver. C’est en 1999, que Pascale et Pierre, attirés par la terre ancestrale, décident de cultiver. Mais cultiver quoi au juste? Il fallait trouver une culture peu commune qui permettrait de laisser libre cours à l’imagination débordante du couple.

Et pourquoi pas des courges?

La première année, mille citrouilles ont été produites. Beaucoup de chemins ont été parcourus depuis. Pascale et Pierre ont compris que pour se démarquer, il ne s’agissait pas que de lancer les semences au champ et attendre qu’elles poussent! Il fallait avoir de la diversité, mais surtout, connaître chacune des variétés et cultivars de cucurbitacées ensemencés. Chaque courge a ses capri ces et bon nombre d’entres elles n’aiment pas trop se voisiner! Aujourd’hui, c’est plus de 400 variétés et cultivars (incluant les essais) qui y sont produits, répartis sur six hectares.

Pour que la récolte soit bonne, beaucoup d’aspects sont à considérer. La pollinisation est extrêmement importante. Ils font donc faire appel à un apiculteur pour avoir les précieuses abeilles. Des tests de sols sont également effectués, car les besoins de la plante et le pH du sol ont une incidence directe sur la floraison. Un plant doit produire des fleurs mâles, mais aussi femelles. Si le pH n’est pas optimum, on risque de retrouver beaucoup de petits garçons. C’est bien beau, mais ça ne fait pas des enfants forts!

Il faut également mentionner qu’ils cultivent le plus écologiquement possible. L’utilisation de pesticides est permise seulement lorsque le rendement en dépend et que les seuils d’intervention sont atteints. Aucun herbicide n’est appliqué. Cela occasionne plusieurs désagréments, car la compétition pour les éléments est féroce. Un faux semis est généralement fait au printemps, lorsque les conditions le permettent. L’achat d’un reigi (petite machinerie rotative servant au désherbage) facilite grandement la tâche. Cependant, les cucurbitacées sont des plantes rampantes, donc il devient vite difficile d’utiliser cette machine. De plus, le système racinaire de ces plantes est très fragile. Elles n’aiment pas ce faire chatouiller les pieds! L’usage du bon vieux taille bordure et du tracteur à gazon entre en ligne de compte pour donner une chance aux plants jusqu’à la récolte.

Des haies brise-vent ont aussi été implantées depuis bon nombre d’années. Ces haies permettent de ralentir la propagation des maladies et des insectes. Elles permettent également de créer un microclimat conjointement avec une plante de rotation, le sorgho. La chaleur est importante à La Courgerie, parce que les cultivars implantés varient de 40 à 140 jours de maturité. La rotation de cultures est primordiale pour éloigner et ralentir les ravageurs et maladies de toutes sortes. Ils utilisent le sorgho, le maïs et le sarrasin qu’ils enfouissent comme engrais vert.

Vive l’automne!

En automne, les couleurs ne se retrouvent pas que dans les arbres, mais aussi dans les champs de Pierre et Pascale. Si l’envie vous prend d’aller faire une balade à Ste-Élisabeth, n’oubliez pas de faire un arrêt à La Courgerie. C’est avec grand plaisir et passion que Pascale et Pierre vous feront découvrir cette magnifique culture. Vous en repartirez la tête remplie de beaux souvenirs et d’idées gourmandes!

Par Caroline Grégoire, expert-conseil, Production Maraîchères