Publié le 4 août 2014
Autant les fourrages sont souvent peu considérés par les éleveurs dans les coûts d’alimentation, autant le coût d’élevage des génisses est lui aussi fréquemment sous-estimé dans un bilan d’entreprise. Pourtant, il a un impact considérable! Certains diront que ça ne coûte pas grand-chose d’élever des taures, car ils ont du foin en grande quantité, qu’ils auraient les mêmes besoins en main-d’œuvre et que l’espace est de toute façon disponible! D’autres diront qu’élever, c’est nécessaire, mais que les coûts sont élevés dus aux intrants en fourrage et concentrés, au travail et, surtout au logement souvent coûteux en bâtiment neuf. Alors, qui dit vrai?
Tout d’abord, pour avoir de bons résultats de croissance et ainsi faire vêler jeune à un poids souhaitable, il faut mettre les chances de son côté. L’alimentation et l’environnement de la génisse seront primordiaux pour obtenir de bonnes performances. Donc, des taures ayant seulement du foin, un peu de minéral et du pacage à l’année, ça ne coûte peut-être pas cher, mais ça ne marchera pas! Voici les coûts en concentrés et en fourrage pour une taure avec laquelle on obtiendra un poids et un âge au premier vêlage adéquats, si ces quantités sont servies :
Donc, il en coûte environ 920 $ pour les concentrés et presqu’autant pour les fourrages, pour un total de plus ou moins 1 750 $. Ce n’est pas rien! Certains diront que du foin, ils de toute façon, mais il faut quand même l’évaluer puisqu’il a un coût à produire. Aussi, cette superficie pourrait servir à cultiver autre chose.
À cela s’ajoutent les frais vétérinaires, saillies, litière, logement et main-d’œuvre. Selon le logiciel LEC, ces autres dépenses varient autour de 1 250 $ pour un grand total de 3 000 $/taure élevée. Encore une fois, le prix pour le bâtiment peut grandement varier d’une ferme à l’autre. Certains producteurs pourront garder les taures à même le bâtiment principal des vaches ou dans un bâtiment connexe fonctionnel, mais d’autres devront construire un nouveau bâtiment pour les taures et dans ce cas-ci, ça change souvent le coût réel d’élevage.
L’âge au vêlage aura nécessairement un impact sur le coût d’élevage d’une taure. En plus des coûts qui seront majorés, on est privé du revenu de production qu’elle pourrait faire pendant cette période. Il en coûtera plus ou moins 215 $ de plus pour une taure à 27 mois contre 24 mois d’âge. Ce qui peut être considérable dépendamment du nombre de taures élevées. Par exemple, pour un producteur de 50 vaches, il y aura un avantage de 4 441 $ entre faire vêler à 24 mois contre 27 mois. Tout ça, sans compter le lait qu’elle ne produit pas…
Par Hugues Ménard, T.P. Conseiller spécialisé en production laitière, La Coop fédérée, collaboration de Vincent Fillion, T.P. Conseiller spécialisé en production laitière, technico-économique, La Coop fédérée