Publié le 19 mars 2012
La production avicole en Hollande et en BelgiqueC’est le 31 août 2011 qu’un groupe de producteurs, sous la coordination de l’équipe avicole de Novago, s’est envolé pour un voyage de dix jours en Hollande et en Belgique. Le département avicole de Novago, depuis le début des années 1990, s’est donné comme mandat de rechercher des idées nouvelles et de créer des chocs d’idées toujours dans un souci d’améliorer les façon de faire et les performances de sa clientèle. Rien de mieux pour se faire que d’aller voir ailleurs et de prendre du recul pour mieux analyser ce que l’on fait chez nous. À cet effet, le département avicole de Novago a établi sa notoriété à travers les années et, grâce à ses collaborateurs au niveau international, il peut faire profiter sa clientèle de connaissances nouvelles.
C’est dans ce souci d’idées nouvelles et du choc des cultures que le groupe a atterri au pays des moulins le 1er septembre, c’est-à-dire la Hollande. La situation géographique particulière des Hollandais, sous le seuil de la mer, les a amené à rivaliser d’ingénierie pour arracher de la terre à la mer et à maximiser le plus possible le rendement de celle-ci. Cet état de fait a créé une culture d’amélioration continue pour une efficacité maximale des actifs utilisés.
C’est cet élan d’ingéniosité que le groupe de producteurs de Novago a pu constater auprès de deux entreprises de réputation internationale, les compagnies Vencomatic et Hatchtech. Ces deux entreprises, indépendantes l’une de l’autre, ont mis au point deux façons complètement différentes, mais avec un même but, de potentialiser au maximum la période la plus critique du poussin, la période de 0 à 4 jours. La recherche le démontre, ce moment est extrêmement critique pour le développement du poussin. Le moindre stress aura un impact sur le développement complet de l’intestin ainsi que sur son immunité pour contrer les maladies. Partant de ce concept, les deux entreprises ont établi deux façons différentes de minimiser tout stress possible et de maximiser la performance future du poulet.
Vencomatic a construit un système de patios superposés (de 4 à 6) où les oeufs sont amenés directement du couvoir, à l’âge de 18 jours, (qui est l’âge de transfert des oeufs de l’incubateur à l’écloseur) à la ferme même où les oiseaux seront élevés. En quelque sorte, la ferme devient l’écloseur des oeufs. À l’heure de l’éclosion, les poussins se retrouvent directement sur les lieux de leur élevage. De cette façon, tout stress de manipulation des poussins ainsi que de leur transport par camion est évité. Les oiseaux ne subiront donc aucun choc thermique, car ils se retrouvent directement dans des conditions environnementales parfaites pour débuter leur élevage. Le groupe a pu constater directement l’extrême calme qui régnait chez ces oiseaux. Il se demandait même s’il y avait des oiseaux avant d’ouvrir les portes de la bâtisse tellement tout était calme. Toutes les conditions climatiques sont contrôlées au niveau de la qualité d’air afin d’avoir constamment les bons paramètres d’O2 et de CO2 et de minimiser les coûts de chauffage. L’entreprise indique des réductions de coût de chauffage de 50 % avec leur système. Lors de la visite, le groupe a été à même de constater que l’entreprise préparait un système qui devait quitter pour la Russie dans les jours suivants. Ceci permet à une entreprise d’élever des oiseaux en équivalent de 56 kg/mètre carré! La Russie est à accélérer le processus d’acquisition de ce système, car elle croit bien élever à moindre coût.
L’entreprise Hatchtech, de son côté, pour les mêmes raisons de diminuer tout stress de transport ainsi que de choc thermique sur l’oiseau à l’étape critique de 0 à 4 jours, a décidé de garder les poussins au couvoir pendant cette période. En casiers superposés de 50 poussins chacun, chaque casier reçoit la quantité de nourriture nécessaire ainsi que de l’eau courante avec, en plus, un système de ventilation très particulier où la température, la vitesse d’air, l’humidité et le taux de CO2 sont contrôlés au maximum. Encore une fois, le groupe a pu constater comment calmes étaient les poussins dans ce système d’élevage au couvoir. C’était un environnement sans stress, réellement. Ce système démontre particulièrement son efficacité auprès de jeunes troupeaux avec des performances qui dépassent celles de poussins provenant de troupeaux plus âgés, élevés dans des fermes traditionnelles.
En parlant de fermes traditionnelles, le groupe a pu visiter quelques fermes. Elles n’ont rien de traditionnel par rapport à nos propres fermes. Nous y retrouvons, comme standard, des bâtiments de 80 pieds de large par 300 pieds de long, un seul étage avec toit cathédrale ventilé par le centre. En quelque sorte, 24 000 pieds carrés sont observables d’un seul coup d’oeil dès l’entrée dans la bâtisse. La qualité d’air y est maximisée quand on considère le nombre de pieds cubes d’air par oiseau qui est beaucoup plus grand que celui que nous retrouvons dans nos bâtisses. Aussi, leur toit cathédrale permet une ventilation sans courant d’air néfaste pour les oiseaux. Des échangeurs de chaleur y sont installés.
Le groupe a pu continuer sa visite du pays ainsi que celui de la Belgique, où un couvoir a pu être visité. La bière était à l’honneur, ainsi que le plaisir. Encore une fois, un très beau voyage qui en amènera un autre dans un proche avenir.
Par François Lefebvre, agr. M. Sc. et Richard Therrien, dta., Expert-conseil avicole La Coop Novago