Vers les fermes carbone 0.

Publié le 15 février 2010

En 2006, le secteur agricole était responsable de 7,5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) du Québec, ce qui représente 6,4 Mt de CO2e. Dans le contexte de la lutte aux changements climatiques, les activités de la ferme devraient être optimisées afin de limiter la transformation du carbone en CO2 atmosphérique. Par ailleurs, le secteur agricole possède un bon potentiel pour capter le CO2 atmosphérique et l’accumuler.

LE DIOXYDE DE CARBONE EN MILIEU AGRICOLE

La fermentation par la digestion des ruminants, la gestion des sols et la gestion des lisiers sont les trois principales sources d’émissions de GES du secteur agricole. Selon les pratiques, un ou plusieurs des gaz suivants peuvent être émis. Ils ne sont cependant pas tous égaux. En effet, le potentiel de réchauffement global (PRG) de chacun des ces gaz correspond à la capacité du gaz à conserver la chaleur autour de la terre, en la renvoyant vers le sol. Le PRG des GES s’évalue en les comparants au PRG du CO2, le gaz de référence :

Il vous est possible, par vos pratiques, de diminuer l’émission des GES sur vos fermes. Voici quelques bonnes pratiques, aussi avantageuses pour l’environnement que pour l’obtention de meilleurs résultats agro-économiques :

• Intensifier les systèmes de culture en évitant les sols nus et les jachères. En effet, les sols sans couverture végétale subissent une décomposition rapide de la matière organique qui cause des émissions de CO2.

• Réduire l’utilisation des combustibles fossiles. Pour cela, on peut faire une utilisation rationnelle des tracteurs : adapter la force du moteur aux travaux et à la machinerie à utiliser.

• Favoriser une bonne aération et un bon drainage du sol, permet de réduire les émissions de N2O.

• Optimiser l’utilisation des engrais synthétiques et des fumiers, en appliquant seulement ce qui correspond aux besoins réels des cultures, peut limiter les émissions de protoxyde d’azote. En effet, les excédents d’azote non exploités par les plantes sont disponibles pour les micro organismes producteurs de N2O.

• Fractionner l’azote ou utiliser des engrais de synthèse à déga gement lent, comme le FRN, pour favoriser les prélèvements d’azote lorsque la plante en a vraiment besoin.

• Cultiver des engrais verts permet de récupérer les surplus d’azote épandus et ainsi d’éviter qu’ils ne soient transformés en N2O par les micro-organismes.

• Pour les fosses à lisier, raccourcir le temps d’entreposage. Ceci est réalisable en épandant fréquemment et en vidant complètement les réservoirs de stockage.

• Alimenter les ruminants avec un fourrage de grande qualité. Cette pratique permet une meilleure assimilation de l’aliment et limite les émissions de CH4 lors de la fermentation entérique.

Pour plus de renseignements, je vous invite à consulter Des pratiques agricoles ciblées pour la lutte aux changements climatiques

– module 1 de nature Québec. Plusieurs extraits de ce texte proviennent de cette source.

www.naturequebec.org

Par Pierre-Luc Brouillette, agr.