Survol sur le marché des fertilisants

Publié le 7 janvier 2011

Depuis le printemps dernier, le marché des fertilisants a connu beaucoup d’activités sur le marché mondial. En effet, les sources d’azote et de phosphore ont connu et connaissent toujours une demande très forte avec une production assez stable. Du côté de la potasse, la transaction possible entre potash corp et BHP Billiton a fait la manchette cet automne; le marché de la potasse est également sous pression.

Au moment d’écrire ces lignes, les mouvements de prix sont beaucoup plus accentués dans les grains que dans les fertilisants. On peut retenir que les fluctuations du prix des grains ont ralenti la demande pour les fertilisants, ce qui permet au marché de se stabiliser un peu. En effet, le marché des engrais était sous pression depuis la fin de l’été.

Les principes de base sont toujours là. Il est évident que les américains devront semer plus de 90 millions d’acres de maïs en 2011, ce qui annonce une consommation importante de fertilisants. Les inventaires mondiaux demeurent bas et la production arrive à peine à suffire à la demande. De plus, le gouvernement chinois a annoncé qu’il y aurait une taxe à l’exportation de 110 % de la valeur du produit sur l’urée et le phosphore qui serait en vigueur de janvier à juin 2011.

Depuis les derniers soubresauts du marché de l’urée, les prix se sont stabilisés depuis quelques semaines et semblent vouloir rester assez fermes. L’Inde s’est fait sentir sur le marché de l’urée en achetant de grandes quantités au prix actuel, ce qui donne le ton au marché et confirme les prix actuels. Pour les 60 à 90 jours, on s’attend donc que les prix restent très ferme du côté de l’urée. La plupart des autres sources d’azote viennent de subir une hausse et la demande reste forte.

Du côté du phosphore, les inventaires américains sont à des niveaux historiquement bas, malgré le fait qu’il soit entré cet automneplus de 500 000 tonnes de DAP et de MAP provenant de laRussie, du Maroc et de la Tunisie. Malgré la hausse de prix substantielle du phosphore sur les marchés mondiaux, la demande reste bonne.

Le son de cloche est sensiblement le même pour la potasse. Des quantités importantes de potasse sont appliquées aux champs par les producteurs agricoles. De plus les ventes à l’exportation de Canpotex sont au-delà des prévisions et cela engendre une rareté temporaire de potasse. Il n’est vraiment pas impossible qu’il y ait des hausses de prix sur la potasse d’ici le printemps.

On peut donc dire que d’ici là, le prix des fertilisants sera fortement influencé par le marché des grains, la demande des principaux pays utilisateurs de fertilisants et également, n’oublions pas l’effet qu’aura la taxe à l’exportation de la Chine pour voir la tendance définitive sur le prix des fertilisants d’ici le printemps.

Par Benoît Forest, t.p., Directeur des productions végétales