Publié le 16 juin 2015
Quelle que soit la production de votre troupeau, la chaleur et l’humidité des mois d’été influencent à la baisse la production de lait. Leur état d’inconfort affecte leur consommation volontaire de matière sèche (CVMS) qui diminue plus ou moins fortement, ce qui explique en grande partie la baisse des performances. Selon le rapport Évolution de la production laitière 2014, publié par Valacta, chaque kilo de matière sèche consommée aide à produire 1,22 kg de lait. La diminution de la CVMS expliquerait donc le manque à gagner dans le réservoir au moment où on nous donne la chance de produire 15 % de plus, sans oublier les trois jours cumulatifs de quota pour chacun des mois d’avril, mai, juin et juillet…
Le stress thermique affecte aussi les composantes, particulièrement le test de gras. Plusieurs stratégies s’offrent à vous pour optimiser vos livraisons de lait et maintenir celui-ci à un taux de gras honorable pendant tout l’été. L’utilisation du lait en poudre pour alimenter les jeunes veaux permet d’augmenter le niveau du réservoir de plusieurs litres, mais pour aller chercher les autres litres manquants sans devoir acheter d’autres vaches, soyons créatifs sans perdre de vue qu’il faut avant tout les stimuler à manger davantage!
Confort et bien-être
Auriez-vous envie de manger un bon gros steak entre deux charges de foin alors qu’il fait 35 °C sans aucune brise et que vous avez peine à respirer? Une vache qui souffre moins de la chaleur aura plus d’appétit. Maximisez la circulation d’air dans l’étable. L’installation d’un système de brumisateur peut-être envisagé.
Eau
Voici sûrement la stratégie la plus payante. Le débit des abreuvoirs doit être d’au moins 12 litres/minute en période d’achalandage (après la traite). Quant aux grands abreuvoirs, nettoyez-les fréquemment, car la chaleur stimule la prolifération des algues. Pas convaincu de l’importance de l’eau sur la consommation des aliments? Faites l’expérience suivante : comptez la quantité d’arachides que vous arrivez à manger sans boire, comparativement à la quantité que vous mangerez si vous pouvez boire à volonté. On s’en reparle!!!
Alimentation
Au niveau de l’alimentation, quelques stratégies peuvent s’avérer intéressantes pour contrer le stress thermique. D’abord, élémentaire, nettoyez fréquemment les mangeoires et servez les repas durant les périodes les plus fraîches; les vaches mangeront davantage la nuit.
La digestion de la fibre produit une grande quantité d’extrachaleur, il est donc préférable de choisir un fourrage un peu moins fibreux, en respectant les quantités minimales de fibre dans la ration, ainsi que des aliments le plus savoureux possible. En RTM, repoussez la ration quelques fois par jour pour stimuler la consommation.
L’ajout de stimulants d’appétit (pulpe de betterave, Synchro Pulpolac et Pulpolac F3) donne aussi de bons résultats. Les éleveurs les comparent au dessert offert après un bon repas. Les vaches, qui ne semblent plus avoir faim, se lèvent dès qu’il est servi et en profitent pour manger ce qui reste dans la mangeoire.
L’ajout d’éléments tampons (soda et minéral Synchro STB) contribue à maintenir une plus grande stabilité du pH ruminal et, par le fait même, un bon taux de gras. Notez sur ce point que le meilleur stabilisateur de pH ruminal demeure la salive produite par la rumination. À titre d’exemple, deux heures de rumination amènent la production de 35 litres de salive et ceci correspond à 200 g de bicarbonate!! Le stress thermique peut diminuer la rumination de plus de 20 %.
Finalement, l’ajout de potassium aide, par la transformation des acides gras dans le rumen, à stabiliser le taux de gras. L’option K devrait être envisagée, tout comme l’ajout de gras dans la ration, source d’énergie plus digestible qui produit donc moins d’extrachaleur.
Pour plus de détails, n’hésitez pas à communiquer avec votre expert-conseil, il viendra évaluer votre situation et saura bien vous conseiller.
Hugues Ménard, T.P.
Conseiller spécialisé en production laitière
La Coop fédérée