Publié le 26 mars 2012
Christine Marcotte et Martin Sauvageau n’avaient pas le chemin de l’agriculture tout tracé devant eux. Ni l’un ni l’autre n’ont grandi sur une ferme, mais les deux ont eu la piqure des animaux dès leur plus jeune âge. Christine a donc complété ses études en agronomie, alors que Martin a œuvré sur diverses fermes de la région.
Leurs expériences les amènent surtout à évoluer dans le milieu porcin, Christine à titre d’experte-conseil pour La Coop La Seigneurie et Martin comme gérant de ferme. C’est lors d’une compétition de patinage artistique d’une de leurs filles qu’ils entendent parler d’une ferme laitière à vendre à Portneuf. En effet, Dany Langlois et Annie Lavoie de la Ferme Dannie souhaitent vendre leur ferme, afin que monsieur Langlois puisse réorienter sa carrière.
À prime abord, Christine et Martin percevaient l’achat d’une ferme comme quelque chose de complexe et hors de leur portée. Néanmoins, une visite de la ferme et une évaluation de son potentiel les convainquent d’entreprendre des démarches. « J’aimais le fait que ce soit un troupeau de vaches Jersey. Je trouvais cela différent et stimulant », nous confie Christine.
Le couple rencontre plusieurs embuches sur son chemin. Entre autres, Christine est passée à deux doigts de se voir refuser les 5 kilos de quota donnés par l’UPA pour encourager la relève. « Nous avions besoin de ces kilos de quota supplémentaires pour rentabiliser la ferme. Cependant, j’étais directement sur la limite d’âge, et j’ai dû leur démontrer que j’avais bel et bien 35 ans au moment de commencer les démarches », se rappelle Christine. La mise de fonds élevée était également un frein à l’achat. Toutefois, après plusieurs mois de démarches, ils s’entendent avec monsieur Langlois pour qu’une partie de cette mise de fonds soit placée en balance de vente et remboursée après une période de 10 ans. « D’une certaine façon, monsieur Langlois est devenu un créancier et ce coup de main explique en partie la faisabilité du projet », explique Martin.
La période d’apprentissage a commencé dès décembre 2006. Le couple vient alors faire la traite les fins de semaine, pour apprendre à connaître le troupeau, les bâtiments et la machinerie. « Mes livres universitaires sur la production laitière étaient quelque peu poussiéreux! », en rit encore Christine. « Par chance, notre expert-conseil de La Coop Dany Trottier a su bien nous épauler. Aujourd’hui, nous sommes fiers des progrès accomplis. » L’achat de la ferme se concrétise finalement le 16 avril 2007.
Aujourd’hui, leur objectif est d’être pleinement autonome et passer de 28 à 40 kilos de quota (sans compter les 5 kilos prêtés par l’UPA). Ils améliorent de jour en jour leur production de lait par vache et continuent de s’intéresser à la génétique pour créer des vaches encore plus performantes. Ils se démarquent d’ailleurs dans diverses expositions, comme en fait foi la bannière de Premier Éleveur reçue à Expo Québec en 2010.
Ils consacrent le reste de leur temps à leurs quatre enfants, âgés entre 16 ans et 6 mois. Qui sait, peut-être formeront-ils la deuxième génération de propriétaires de la Ferme Marseau?
