Publié le 2 juillet 2014
25 mai 2014. Tel qu’annoncé lors de la dernière chronique, même avec un printemps misérable en fait de température, la nature finit toujours par offrir une fenêtre propice aux semis et ceux qui étaient prêts ont su en profiter. Actuellement et localement, les semis sont à toutes fins complétés partout et se sont fait dans des conditions relativement bonnes, même si certains ont dû composer avec des averses localisées. La situation ailleurs dans la province n’a pas été aussi clémente et certaines régions accusaient d’importants retards. Du côté américain, on observait être dans la moyenne des dernières années pour les semis et l’émergence des cultures, tant pour le maïs que pour la fève soya. Par contre, la culture du blé semble être un peu plus problématique.
Localement, les champs de blé d’automne ont très bien survécu à l’hiver et présentent, à l’heure actuelle, un potentiel de rendement fort intéressant, qui pourrait osciller entre de 5 000 et 5 500 kg/ha, voire 6 000 kg/ha dans certains champs. Cette culture pourrait grandement gagner en popularité, si ces rendements se concrétisent et que le cycle végétatif réussit à déjouer la maladie car à ces niveaux, la rentabilité ne fait aucun doute quand vient le temps de comparer différentes cultures.
Les marchés, toujours surprenants, sont restés relativement forts tout le printemps, malgré plusieurs facteurs favorisants un fléchissement des prix, comme des stocks de maïs et de fève assez confortables, des prévisions de rendements record en Amérique du Sud pour la fève soya et des prévisions d’ensemencement de fève soya à la hausse en Amérique du Nord. La spéculation sur l’état des stocks de fin d’année peut, par contre, expliquer l’engouement des acheteurs de contrats à terme qui voient un resserrement des inventaires. Ainsi, plutôt que de voir le marché baisser, nous assistons à un maintien des contrats récolte au-dessus de la barre de 12 $/boisseau. Le maïs, quant à lui, a, depuis un mois, perdu 5 % de sa valeur, même si l’estimation des stocks aux États-Unis est en baisse, compte tenu des exportations et d’une plus grande transformation en éthanol. Toutefois, l’estimation des stocks mondiaux est quant à lui à la hausse.
Localement et tout comme en mars, la valeur inférieure de notre dollar par rapport au dollar américain nous avantage pour exporter du maïs. Cette aspiration soutient les prix, qui même en temps de dégel, sont restés bien au-delà de la marque des 200 $/TM. Quel en sera l’impact à moyen terme sur la disponibilité du maïs cet été? L’état de la prochaine récolte prendra bientôt toute la place sur l’échiquier des facteurs à considérer, pour l’état de l’offre et de la demande à venir, à moins qu’on ne prédise aux États-Unis des rendements de maïs au-delà de 165 boisseaux à l’acre. Un tel rendement nous donnerait une récolte de maïs record et ainsi les prix locaux devraient rester stables dans une fourchette de 15 $/TM par rapport à ceux de présentement. Les prix de fève soya seront quant à eux dirigés par la disponibilité des stocks. Il se peut que des soubresauts surviennent à court-moyen terme mais la tendance des prix récolte sera dictée par la récolte à venir.
Par Jean-Pierre Aumont, T.P. Directeur service des grains, La Coop Novago