Long hiver en perspective

Publié le 23 décembre 2013

GrainsDSC010231er décembre 2013. Après une récolte de fève soya exceptionnelle où les rendements et quantités ont été vivement au rendez-vous en Amérique, c’est au tour du Brésil d’ensemencer des superficies encore en augmentation cette année. Une chance que la Chine continue d’apprécier cette oléagineuse et d’en être le principal pays importateur, afin de soutenir le prix et procurer aux producteurs un soutien fantastique aux prix de tous les grains. Localement, nos producteurs ont eu la chance de bénéficier d’une température adéquate au moment de la moisson et ont pu épargner plusieurs dollars en frais de séchage puisque la majorité de la récolte c’est faite sous les 13% d’humidité, du rarement vu.

La récolte de maïs, quant à elle, fut beaucoup plus variable en raison de plusieurs facteurs. Après avoir connu une période de semis assez propice, la température de mai et juin n’a pas permis au maïs de prendre d’avance. Ensuite, malgré une période de pollinisation correcte, la première date où nous avons eu du gel au sol, soit le 17 septembre, n’aura fait plus de peur que de mal mais il s’en ait fallu de peu pour que cela ne se transforme en catastrophe. Ainsi, lors du début des battages, nous pouvions déjà constater la grande variabilité de la qualité tant par l’humidité à la récolte que par la variation du poids spécifique qui oscillait entre 62 et 70 kg/hl.

 

Comme énoncé plus tôt cette année, nos voisins du sud ont, quant à eux, engrangé une récolte record de maïs de 13,8 milliards de boisseaux, soit au-dessus de 25% de plus que l’an dernier, ce qui représente 89 millions de TM de plus. Les cours du marché boursier ont répondu graduellement à ce fait, soit d’avoir une récolte qui dépasse largement la demande, et ont dégringolé jusqu’à atteindre le seuil de 4,20$ / boisseau en comparaison à 7,60$ l’an dernier. Localement, le prix correspond à environ 170$ / TM en comparaison à 250$ l’automne dernier. Il est difficile de prévoir présentement les tendances pour les prochains mois mais la situation se présente fort différemment des dernières années. La demande pour l’éthanol, bien que toujours bien présente, ne tire plus le marché aussi fortement puisque de nouvelles sources d’énergie, comme le gaz de schiste, font désormais partie de l’échiquier. La demande animale reste relativement stable et on espère que la demande à l’exportation puisse être la bouée de sauvetage. Pour ce faire, les prix doivent être alléchants. Où trouvera-t-on l’équilibre entre avoir un prix assez bas pour réaliser des ventes, mais assez cher pour que cela soit intéressant de produire, compte tenu du coût de production qui a été contraint d’augmenter ces dernières années pour répondre aux besoins de l’énergie et de la compétition ?

 

Jean-Pierre Aumont t.p.

Directeur service des grains, La Coop Novago

La Coop Novago