Les lactoremplaceurs: Une bonne idée?

Publié le 27 juillet 2011

Au fil des ans la question de l’utilisation de lactoremplaceurs revient périodiquement. Est-ce payant? Le veau n’est-t-il pas mieux avec le lait maternel? Si oui, quel type de poudre doit-on utiliser? Et bien d’autres questions surgissent alors. Rappelons-nous d’abord quelques notions importantes dans la régie des veaux. On sait que les veaux prennent beaucoup de gain dans les premiers mois d’âge. Le tableau 1, charte de croissance des génisses, nous montre bien que les jeunes veaux peuvent grandir de quatre à cinq centimètres par mois en bas âge alors qu’à partir de douze mois, ce ne sera que d’un ou deux centimètres. Il est donc important de maximiser cette période de croissance afin d’atteindre notre objectif d’un vêlage à 22-24 mois avec un poids adéquat et une stature adéquate, soit 600-625 kg et 145 cm.

Tableau 1

Nous ne reviendrons pas sur l’importance du colostrum et sa gestion. On connaît tous l’importance de donner trois à quatre litres de colostrum dans les deux premières heures de vie du veau afin de lui fournir une certaine immunité par transfert passif. Il est important d’avoir du colostrum congelé au cas où la mère ne serait pas en mesure d’en fournir suffisamment ou encore, il existe du colostrum déshydraté (Bovine dried colostrum).

On a longtemps considéré qu’il fallait limiter la quantité de lait donnée aux veaux à 10 % de son poids à la naissance : 50 kg = 5 litres, jusqu’au sevrage. L’objectif de cette pratique était d’inciter à la consommation de grains plus rapidement, afin de maximiser le développement du rumen (papilles). Des recherches, plus ou moins récentes, démontrent qu’on peut améliorer le gain de poids en bas âge en augmentant cette quantité de lait. Par contre, avec la teneur relativement élevée du lait naturel en gras, il y a un risque d’embonpoint pour les veaux qui en consomment trop, trop longtemps. On a tous vu les fesses rondes d’un beau gros veau de lait!! C’est pourquoi, les programmes de croissance accélérée ont vu le jour. Ces programmes consistent à fournir plus de protéine et moins de gras aux veaux afin de permettre un gain de poids «maigre», c’est-à-dire une croissance de carcasse rapide sans embonpoint tout en stimulant la consommation de matières sèches des concentrés. Le lactoremplaceur Goliath 27-16, comme son nom l’indique, contient 27 % de protéine (100 % de sources laitières) et 16 % de gras sur une base de matières sèches.

À titre comparatif, si on ramène le lait cru à 4 % de gras et 3,3 % de protéine sur une base de matières sèches, nous aurions un 25-31 soit 25 % de protéine et 31 % de gras. Pour cette raison, il est plus difficile d’en augmenter la consommation sans favoriser un engraissement excessif et limiter la consommation d’aliments secs et de foin. L’alimentation des veaux avec un lactoremplaceur comporte plusieurs avantages. Outre la teneur plus adéquate en gras et en protéine, l’utilisation du lactoremplaceur 27-16 permet une plus grande stabilité dans l’alimentation des veaux puisque le lait est toujours le même, à la même température (si on suit le protocole de fabrication). On sait tous qu’il est préférable de ne pas donner aux veaux le lait impropre à la consommation sans pasteurisation (hors réservoir : mammite, antibiotique, vache malade, etc.) mais, qui d’entre vous peut se vanter de ne jamais l’avoir fait? L’utilisation de lactoremplaceurs nous permet d’éviter ces pièges. Aussi, les lactoremplaceurs contiennent des ajouts très importants pour la santé des veaux. Par exemple, nos lactoremplaceurs contiennent du sélénium de sources organiques, des sucres spécifiques qui permettent de minimiser l’effet de certains pathogènes tout en renforçant le système immunitaire ainsi que des huiles essentielles qui stimulent la consommation volontaire de matières sèches et aident à combattre les pathogènes au niveau intestinal.

Enfin, le lactoremplaceur Goliath XLR 27-16 contient également un « catalyseur digestif » qui améliore la digestibilité des aliments en favorisant la production d’enzymes digestives et un environnement intestinal optimum pour l’absorp tion des nutriments. La texture du produit a aussi été récem – ment améliorée pour éviter les problèmes de compaction sans pour autant devenir trop poussiéreuse. Nous avons ainsi trouvé la recette la plus désirable à tous les niveaux tant pour les louves que pour le brassage en chaudières.

Tableau 2

Bon, ok, mais combien ça coûte? Le tableau 2 nous résume les coûts de différents programmes d’alimentation lactée. Les prix peuvent varier légèrement, mais la comparaison demeure. Ainsi, on remarque qu’en plus des avantages cités plus haut, il en coûte moins cher de soigner au lactoremplaceur Goliath XLR 27-16 que d’utiliser son propre lait. Évidemment, ceci est vrai dans un contexte où on a de la marge à produire à l’intérieur du quota. Mais avec le lait plus difficile à faire en été (il fait toujours frais au moment d’écrire ces lignes mais, je ne doute pas que la chaleur viendra) et les « jours d’automne » qui ont débuté en mai, l’utilisation d’un lactoremplaceur, tel le Goliath 27-16, selon votre situation, pourrait s’avérer une stratégie gagnante, en tout point de vue, pour les mois à venir.

Par Hugues Ménard, t.p. Conseiller spécialisé, Ruminant, La Coop fédérée