Les fourrages : l’importance de la régie et de la qualité

Publié le 12 octobre 2015

cheval

Quand on parle de fourrages, on pense en premier lieu au foin sec. Le foin représente la majeure partie de l’alimentation des chevaux, le reste étant comblé par les concentrés. Pour certains, on ne parle pas seulement de foin, mais aussi de pâturages. Il est essentiel d’avoir une bonne régie afin d’en réduire le gaspillage et d’en maximiser la valeur nutritive. Voici quelques trucs qui vous seront profitables afin de servir les meilleurs aliments possible à vos chevaux.

Foin

Le foin sec constitue la base de l’alimentation. En sachant que le cheval en consommera tout au long de la journée et qu’il représente sa principale source de nutriments, il est important d’y porter une attention particulière. En effet, il y a deux manières qui permettent d’en déterminer la qualité : par une analyse sensorielle et une analyse en laboratoire.

L’analyse sensorielle se fait à partir des sens : l’odorat, le toucher et la vue. Par un regard, on observe la couleur du foin. Est-il très vert ou bien jaunâtre? Y a-t-il présence de poussières? Cela donne un indice sur la conservation et l’entreposage du foin. On désire un foin vert, exempt de poussières.

On peut également déterminer les plantes fourragères qui le composent. Pour des chevaux qui ont un entraînement soutenu, des juments poulinières ainsi que des poulains en croissance, un mélange de graminées et de légumineuses contribue à combler leurs besoins plus élevés. Pour des chevaux au repos ou à l’effort moindre ainsi que pour ceux ayant des troubles métaboliques, on opte pour un foin de graminées seulement. Au toucher, on recherche un foin qui est souple, donc plus jeune. Plus un foin est mature, plus il sera rigide, car la portion de fibres augmente. Finalement, il faut que le foin ait une odeur agréable.

L’appréciation sensorielle est un point de départ afin de bien choisir son foin. On peut aussi analyser le foin en laboratoire. Cette analyse permet d’en déterminer la valeur nutritive. Afin d’avoir des résultats représentatifs, la méthode d’échantillonnage s’avère cruciale. On doit échantillonner de manière aléatoire et en nombre suffisant les balles de foin. Par exemple, il ne serait pas représentatif d’échantillonner deux balles, qui sont l’une à côté de l’autre dans le grenier. On doit analyser de quatre à dix balles aléatoirement. Cela permet le plus possible de se rapprocher de la valeur réelle du foin.

Maintenant, lorsque l’on reçoit les résultats, comment les interpréter? On retrouve divers paramètres qui sont analysés. Commençons par la matière sèche. C’est un indicateur de la conservation du foin. Elle devrait se situer aux alentours de 88 %. Plus humide que cela, le foin aura tendance à chauffer. Ensuite, on a la protéine brute. Les valeurs sont généralement plus basses pour un foin de graminées que de légumineuses. En ce qui concerne la fibre, il en existe deux types : l’ADF et la NDF. Plus ces deux valeurs sont basses, plus le foin est jeune, donc plus digestible et moins encombrant dans l’estomac du cheval. Sa consommation en sera meilleure. À partir de la fibre, on peut déterminer l’énergie digestible cheval. Encore ici, un foin jeune a un meilleur niveau d’énergie qu’un foin mature. Enfin, il y a les HCNF, qui sont les hydrates de carbone non fibreux. Ils sont ceux qui ne font pas partie de la structure de la plante. Ce sont les sucres, l’amidon, etc. Finalement, les minéraux peuvent être utiles dans des cas de problèmes métaboliques afin de bien balancer les rations.

 tableau

Pâturage

Plusieurs facteurs contribuent à l’obtention de bons rendements. Dans un premier temps, on doit choisir le mélange fourrager qui s’implante bien selon les conditions de votre sol. Ce ne sont pas toutes les plantes fourragères qui sont adaptées à la survie au pâturage. Par exemple, la luzerne est une plante sensible au piétinement. Si votre pâturage est déjà bien implanté, il est important de porter une attention particulière aux mauvaises herbes, de les repérer et les identifier. Il existe différentes mauvaises herbes qui peuvent être toxiques pour les chevaux, telles que certaines fougères, les prêles, le trèfle alsike, etc.

La régie est d’autant plus importante à considérer. Quelle superficie possédez-vous et combien avez-vous de chevaux prêts à pâturer? En ayant les réponses à ces questions, cela permet de planifier la grandeur des parcelles. Il est recommandé d’envoyer les chevaux dans une parcelle lorsque l’herbe atteint 8 pouces de hauteur et de les sortir lorsque l’herbe est à 3-4 pouces maximum. Il faut éviter la surpaissance, c’est-à-dire lorsque l’herbe est broutée ras le sol. De cette manière, on épuise les réserves des plantes, favorisant l’implantation des mauvaises herbes dans les cas graves. Lorsqu’il y a peu d’herbe, les chevaux ont tendance à consommer les mauvaises herbes, ce qui est néfaste.

En faisant une rotation de courte durée, on s’assure d’optimiser le regain des pâturages. De plus, on diminue le gaspillage ainsi que le triage, les chevaux étant très sélectifs. Dans le cas de grandes superficies qui ne sont pas toutes consommées, faucher les refus afin de ne pas laisser monter les plantes en graines.

Finalement, la clé du succès est l’observation et la rigueur. Porter attention à la qualité du foin et des pâturages. Il est toujours possible de s’assurer de la qualité en faisant des analyses, que ce soit pour votre foin ou même votre pâturage. Consultez nos experts-conseils pour plus d’informations.

Fait par Laurence Asselin agr.