Les aléas de la ventilation d’été

Publié le 1 octobre 2012

Ventilateurs souflant l’air à travers le bâtiment dans la direction des ventilateurs des murs. Suspendus à un angle de 60 degrés par rapport au mur. Tous les animaux sont exposés à une forte vitesse d’air, ce qui permet une couverture équitable partout.

Au moment d’écrire ces lignes (15 juillet 2012), nous battons des records de température pour ces jours de l’année. Hier, il faisait 35 degrés Celsius avec une humidité relative de 40- 50 %. Une chance que l’humidité n’était pas plus élevée, car ça aurait été le bordel dans les poulaillers. On le voyait, les oiseaux étaient en début de stress et une bonne ventilation appliquée directement sur eux faisait le travail. Pour ceux dont les bâtisses étaient équipées de système de buses à haute pression, le résultat était encore mieux, car avec une humi dité relative peu élevée, ces systèmes sont hautement efficaces. Dans les poulaillers, des réductions de 10 à 15 degrés Fahrenheit étaient possibles. Quand on considère qu’il faisait 95-96 degrés Fahrenheit, c’est substantiel. Mais attention, nous vivons dans une région où l’humidité est familière; à 70 % d’humidité relative, ce dernier système n’aurait pas fonctionné. Les oiseaux seraient morts d’un coup de chaleur.

Comme on l’a déjà vu par le passé, un index de chaleur calculé à partir de l’addition de la température en Fahrenheit et du degré d’humidité relative nous indique que la somme des deux valeurs en bas de 150 se révèlera sans trouble (ex. 95 degrés + 50 % humidité = 145). À partir de 160 (90 degrés + 70 % humidité), les troubles commencent. La marge n’est pas grande entre les deux valeurs d’index. Que reste-t-il lorsque la situation se présente? Il reste la vitesse de l’air sur les oiseaux. Comment l’appliquer?

Dans un pays comme les États-Unis, toutes les bâtisses sont équipées en ventilation tunnel. Ce pays sait ce qu’est la chaleur. Il la vit à chaque année. Ce qui n’est pas le cas ici. Mais lorsque la chaleur décide de nous frapper, nous devons y faire face. Devons-nous pour autant nous installer en ventilation tunnel? Pas nécessairement. Connaître 105 degrés ici est chose peu courante. Y a-t-il d’autres façons?

Une autre façon qui a été expérimentée par l’entreprise COBB et mise en pratique chez un de mes clients ainsi que sur nos propres fermes est l’utilisation de brasseurs d’air. Plusieurs vont dire qu’ils l’ont déjà essayé et que ça n’a pas donné de résultats concrets. Je répondrais que plusieurs ont déjà installé quelques brasseurs sans jamais avoir la quantité, la capacité et la disposition adéquates. L’objectif est d’avoir la quantité adéquate de brasseurs d’air avec assez de capacité pour avoir un balayage total de toute la surface du plancher.

On parle ici de ventilateurs 36 pouces. Un ventilateur standard 36 pouces envoie de l’air sur 36 pieds de distance et a un appel d’air d’environ trois pieds. Alors, comment les disposer dans nos bâtisses qui ont 35 à 40 pieds de largeur?

L’entreprise COBB a expérimenté certaines dispositions de ventilateurs avec différents résultats et a publié celles qui fonctionnaient le mieux dans des bâtisses à ventilation naturelle; nos bâtisses ne sont pas en ventilation naturelle mais le principe reste le même. La meilleure disposition trouvée est de placer le premier ventilateur à trois pieds d’un premier mur à trois pieds du côté et à un maximum de trois pieds dans les airs avec un angle de 60 degrés par rapport au mur (voir le diagramme). Le prochain ventilateur sera placé à un maximum de 36 pieds plus loin et ainsi de suite jusqu’à 36 pieds du mur du bout. Probablement qu’il vous faudra jouer un peu avec la disposition finale dans votre poulailler, mais ça devrait ressembler à cela. Cette façon de faire ne plaira pas à tous, mais c’est une bonne façon. Elle conviendra aussi à plusieurs qui peuvent avoir des problèmes avec la quantité d’eau dans leur puits ou avec la qualité de celle-ci. Avec ce système, vous ne manquerez jamais d’eau et vous ne boucherez jamais vos buses. Garanti.

Par François Lefbvre, agr. M.Sc. Expert-conseil avicole. La Coop Novago