Publié le 22 avril 2013
Wow! À peine dans la semaine du 4 mars, les sucres étaient déjà commencés et coulaient à plein régime!
C’est un peu perturbant et déstabilisant, car nous n’avons pas connu un hiver facile. Ce fut un hiver difficile à affronter avec de grandes variations de température se figeant par instant avec de bonnes périodes de froid intense.
Pendant ce temps, nous avons vu que plusieurs bâtisses souffraient d’un manque d’isolation qui rendait la ventilation difficile à gérer. Il en résultait des murs partiellement humides, sinon mouillés, qui augmentaient le taux d’humidité dans les bâtisses. Cette surcharge d’humidité dans les bâtisses finissait par sursaturer les litières, rendant celles-ci inconfortables pour les oiseaux. Ventiler davantage dans ces bâtisses devient difficile, car le chauffage n’arrête plus de fonctionner. Il reste pendant ce temps la dernière solution qui est de rajouter de la litière pour garder ses oiseaux confortables. C’est fatigant à faire, mais on n’a pas le choix, en attendant. Pendant cette attente, il vaut la peine de penser et de budgéter une ré-isolation de ses bâtisses avant que la période propice à la rénovation arrive. Vous en retirerez une économie substantielle en chauffage, une ventilation plus facile à gérer, un confort accru pour vos oiseaux et moins de travail à étendre de la ripe afin de compenser cette situation défaillante.
Ceci étant dit, il serait surprenant de revoir ces grands froids au temps où nous sommes rendus. Par contre, les grandes variations de température seront encore au rendez-vous et il faudra donc rester toujours vigilant pour corriger nos paramètres de ventilation. Il ne faut jamais se fier à ses courbes de consigne de température et de ventilation préréglées en se disant que nous avons payé assez cher ces appareils de contrôle et qu’ils sont censés faire la « job ». Il n’y a aucun appareil de contrôle capable de faire cela. Il y a obligation de la part de l’éleveur d’aller vérifier les conditions et le comportement des oiseaux lorsque les systèmes climatiques extérieurs bougent, et ça arrive souvent ici au Québec.
La ventilation est le nerf de la guerre et ce n’est pas facile lorsqu’on veut obtenir une super performance.
Ceci dit, faisons attention avec le soleil des mois de mars et avril. Il réchauffe nos bâtisses par radiation, mais le fond de l’air par convection est toujours froid tant que la terre extérieure ne s’est pas asséchée. Alors, visons des plages de ventilation plus étendues pendant ce temps les modulant en douceur. Laissez les températures monter durant le jour dans vos bâtisses tout en s’assurant un taux d’oxygène adéquat, c’est-à-dire que lorsque j’entre dans mes bâtisses, malgré qu’il fasse plus chaud que ma consigne de base, est-ce que je respire bien malgré tout? Si oui, ne touchez à rien, laissez la température monter plutôt que de tenter de la maintenir à une dite consigne. Cette consigne est valable durant la nuit et se doit d’être vérifiée de bonne heure le matin avant l’action du soleil. Ce qui est important en ventilation est à peu près les premiers 2 à 12 % du volume total de la bâtisse qui est la ventilation qui vous apportera l’oxygène nécessaire aux oiseaux. Le reste de la ventilation ne représente ni plus ni moins qu’un contrôle thermostatique de la température et ne sert qu’à maintenir un confort de chaleur à nos oiseaux. Alors, concentrons-nous sur ces premiers 12 % (par exemple, les premiers 12 000 CFM sur les 100 000 CFM totaux de mon étage) et la majeure partie du travail sera accomplie. Ensuite, n’oubliez pas de prendre une bonne tasse de « réduit » d’érable pour fêter les sucres!
Par François Lefebvre, agr., M. Sc, Expert-conseil avicole, La Coop Novago