Le poids des porcelets au sevrage passe par la production laitière!

Publié le 31 janvier 2011

Ah! Si nos truies étaient plutôt des vaches à lait, on n’aurait pas vraiment besoin de faire des nourrices. Un jour peut-être… Mais bon, on peut quand même s’assurer que les truies, lors de la mise bas, seront à leur optimum de production. Bien attendu, dans un objectif où nous voulons tirer le maximum, suite aux augmentations de poids à l’abattoir, on ne peut pas passer à côté que tout commence au départ, soit à la naissance du porcelet et même durant la période de gestation. On cherche à ce que le porcelet prenne le plus de poids possible en mise-bas. En fait, on sait que 1 kg de plus au sevrage, c’est 4 kg de plus à l’engrais. Vous comprenez alors l’importance que : plus le poids des sevrés sera lourd, plus le poids sera plus lourd à l’abattoir => revenus supplémentaires.

En fait, la truie a un rôle très important sur la croissance des porcelets, c’est pourquoi le développement mammaire de la truie ne doit pas être négligé. Selon des chercheurs, ils mentionnent :

• que 1 gr de tissu mammaire de plus a le potentiel de produire 1,67 ml de lait de plus par jour (Akers 2002);

• qu’il existe une corrélation positive entre le contenu en cellules épithéliales de la glande mammaire et la croissance des porcelets (Nielsen et coll. 2001);

• que plus le nombre de cellules sécrétrices en lait est important au niveau des glandes mammaires plus le potentiel laitier le sera (Farmer, Sorensen, 2000).

Mais comment faire pour assurer un bon développement mammaire?

Il faut savoir que la croissance du tissu mammaire et des cellules épithéliales se fait durant le dernier tiers de la gestation. La concentration maximale de ces cellules se retrouve durant la période jour 75 au jour 90 de gestation. Durant cette période, il faut éviter une sur alimentation car cela affectera négativement la multiplication des cellules sécrétrices en lait. Un facteur qui est actuellement connu et qui affecte le développement mammaire est l’état de chair des cochettes sur les femelles F1 ou hybrides. Il faut à tout prix éviter des cochettes avec une épaisseur de gras dorsal supérieur à 24 mm. À leur lactation, elles produisent moins de lait dû au développement mammaire affecté. Assurez-vous que vos futures reproductrices ont reçu un aliment conçu pour elles.

La production laitière, les points à retenir!

Le lait est relâché par une hormone qui se nomme l’oxytocine. Cette dernière est produite suite aux massages que les porcelets font au niveau des mamelles. Normalement, les intervalles d’allaitement auront lieu à toutes les 45 minutes et ne dureront que 20 secondes (éjection du lait).

Lors des repas, offrez à vos truies un environnement calme. Le stress affecte la production de lait. En fait, le stress bloque le rôle de l’oxytocine qui sert à relâcher le lait au niveau des alvéoles. Surtout, évitez de manipuler les porcelets durant la période d’allaitement. En fait, un repas de moins pour le porcelet implique du poids de moins à la fin de la journée.

Assurez-vous aussi que rien ne limite la consommation du porcelet. Par exemple, que les barres anti-écrasements sont à une bonne hauteur et que la grosseur des tétines est parfaite pour les porcelets.

Plusieurs points aussi peuvent influencer la production laitière comme par exemple :

• la génétique : les truies pures produisent moins de lait que des femelles hybrides ou F1;

• l’âge à la première lactation;

• effet du rang de portée : les parités 8 et plus ont une baisse de 17 % en lait;

• l’aliment en lactation;

• la consommation de l’eau : assurez-vous que votre débit est adéquat. On vise un minimum de 3 litres par minute pour les suces en mise-bas;

• le nombre de repas : un troisième repas. En fait chaque kilogramme de consommation supplémentaire en lactation augmente le poids de 0,30 kg/jour/portée en moyenne;

• la constipation : elle occasionne une baisse au niveau de la consommation en matière sèche.

Finalement, soyez attentifs aux comportements de vos truies et vos porcelets afin de pouvoir maximiser le gain de poids chez le porcelet. Tous les kilos qu’on peut aller chercher, c’est des profits supplémentaires.

Par Mylène Martineau, agr., Expert-conseil en production porcine