Publié le 22 mai 2012
Par Alain Guillemette, T.P.
On entend souvent parler du confort des vaches comme facteur important du rendement de celles-ci. Un aspect parfois négligé de la régie concerne le logement des veaux. Bien que les huches à veaux soient souvent référées comme une bonne alternative de logement pour les jeunes veaux, plusieurs producteurs continuent à utiliser d’autres formes à cause de l’inconfort, dû au froid et à la pluie, qu’implique ce type de logement.
Une des pathologies qui affecte le plus les veaux sont les maladies respiratoires. C’est pour ces raisons qu’un groupe de chercheur de l’université du Wisconsin, à Madison, ont fait une étude sur le sujet1. En fait, le but était de comparer l’incidence de maladie respiratoire avec le microenvironnement (taux de bactéries) dans des étables à ventilation naturelle, selon plusieurs facteurs : température, vitesse du vent, taux de changement de l’air, nidification, type de logement et autres. Nous nous attarderons aujourd’hui sur ces derniers, soient la nidification et le type de logement.
On parle souvent de l’importance de garder les veaux au sec avec de la litière en abondance. Des critères ont été établis afin de chiffrer la quantité de litière présente dans les « box » à veaux. Ainsi, une cote de nidification 1 permet de bien voir les membres du veau (voir figure 1), une cote de nidification 2 laisse les membres partiellement visibles (fig.2) alors qu’une nidification de cote 3 (fig. 3) cache complètement les membres et permet au veau de mieux garder sa chaleur corporelle.
Figure 1
Figure 2
Figure 3
En effet, déjà en 1953, Inglis et Robertson ont démontré qu’un bon lit de paille était plus efficace qu’un plancher bien isolé (même chauffant) sans paille. Aussi plus récemment, Webster (1985) démontrait que de la paille en abondance permet de diminuer les pertes de chaleur par conduction et aussi de diminuer les courants d’air autour du veau. En effet, cela permet de créer un microenvironnement formant une couche d’air chaud qui permet de diminuer la température environnante, qui pourrait autrement devenir critique pour le veau.
Un autre point important, au niveau des maladies respiratoires, est d’éviter les courants d’air. C’est là que le type de logement entre en ligne de compte. Le graphique 1 résume bien les résultats obtenus par les chercheurs.
Les courbes formées par les carrés ont une cote de nidification 3, les triangles de 2 et les ronds de 1. Les formes noires indiquent qu’il y avait un panneau plein entre les parcs individuels, alors que les blancs indiquent l’absence de panneaux (séparation de type clôture). Cette expérience démontre la relation entre la qualité de l’air ambiante dans l’environnement des veaux, la qualité de la nidification et la présence d’une barrière pleine entre les veaux sur les risques de problèmes respiratoires.
La combinaison d’une nidification optimale (cote 3) et d’une barrière pleine entre les veaux est celle qui donne les meilleurs résultats. C’est cette combinaison qui nécessite la plus grande concentration de bactéries dans l’air avant d’affecter la santé pulmonaire des veaux. On remarque que quand la nidification est moins optimale (cote 2), mais que les barrières pleines sont présentes ou alors que la nidification est optimale (cote de 3) et que les barrières ne sont pas présentes, il y a une répercussion négative semblable. Ces deux facteurs en sont donc deux très importants.
Cette étude démontre bien qu’il est possible de minimiser les risques de maladies respiratoire des veaux en élevage à l’intérieur, à condition d’avoir une bonne régie. Également, quand on parle de bonne régie des veaux, on sous-entend également le colostrum, servi rapidement après la naissance et en quantité et qualité suffisante.
Vous avez des questions? Contactez votre expert-conseil en productions animales. Il pourra vous aider à y voir plus clair et vous conseiller si vous souhaitez apporter des changements à votre environnement actuel.
Sources
1-Calf Respiratory Disease and Pen Microenvironments in Naturally
Ventilated Calf Barns in Winter
A. Lago, S. M. McGuirk, T. B. Bennett, N. B. Cook, and K. V. Nordlund1
Department of Medical Science, School of Veterinary Medicine, University of Wisconsin, 2015 Linden Drive, Madison 53706