L’avenir agricole…2029, c’est loin, c’est demain!

Publié le 17 décembre 2009

Gaston Wolfe

L’agriculture traverse une de ses nombreuses périodes de bouleversement. Qu’en sera-t-il de ce secteur d’activités en 2029? Les principaux acteurs ont accepté de nous livrer leur vision de l’avenir. Débutons avec la Ferme C.G.W. enr. de Saint-Alexis-de-Montcalm. Elle opère une maternité de 450 truies qui produit 10 500 porcs par année. En achetant des porcelets au nombre de 3300, le total des porcs à l’engraissement s’élève à 13 800 par année. La famille Wolfe cultive la terre également avec 145 acres de haricots verts extra-fins, 380 acres de soya et 1260 acres de maïs.

Au niveau de la production porcine, Gaston Wolfe ne passe pas par quatre chemins en ce qui a trait à l’avenir de ce secteur de l’agroalimentaire québécois : « Pour être franc, nous (production porcine) ne savons pas où nous allons. Dans cinq ans seulement, serons-nous toujours en production? Toucher le salaire d’un caissier ou d’une caissière dans une épicerie pour gérer des entreprises qui valent des millions de dollars, est-ce que c’est normal? »

Le producteur porcin interpelle le marché. « L’avenir n’est pas une question de prix. Les transformateurs vivent assez bien et le consommateur doit payer son dû s’il veut son filet de porc. De notre côté, le prix n’a jamais été aussi bas », analysait-il.

L’avenir de cette production exigera une refonte du système, selon Gaston Wolfe. Recevoir 120 $ par porc quand il t’en coûte 185 $ à produire et que l’ASRA prévoit verser 5,75 $ par porc, ça n’a aucun sens. Même si nous augmentons à 1000 truies et 25 000 porcs à l’engraissement, nous ne sommes pas gagnants. Lorsque ça devient moins perdant d’effectuer les paiements sur tes bâtiments sans les utiliser, il y a un problème », affirmait-il. Il n’écarte pas l’avenue où les compagnies deviendraient les seuls joueurs dans l’industrie porcine, sans réajustement des marchés. Les producteurs deviendraient des employés.

Monsieur Wolfe est très inquiet pour l’avenir de la relève. Il souhaite maintenir l’entreprise familiale à flot, mais sans un bon système qui permet la croissance, l’avenir est sombre.

Un peu mieux en production céréalière

Pour l’agriculteur de Saint-Alexis-de-Montcalm: « C’est un peu plus encourageant dans les cultures. » La crise des intrants qui secoue actuellement l’industrie lui dicte de se montrer prudent. Devront-ils augmenter à 3000 acres en cultures? « Pas nécessairement. Par contre, une bonne terre, près de chez nous… On ne peut laisser passer une opportunité. Il ne faut pas tirer sur tout ce qui bouge, mais si tu n’avances pas, tu recules et c’est le début de la fin », concluait Gaston Wolfe.

Par Stéphane Payette