La traite à l’ère robotisée

Publié le 9 mai 2012

Richard Chevrette ne se défile pas. « Oui, nous avons une meilleure qualité de vie! » En tout temps, le robot apporte une grande flexibilité, autant pour le travail que pour les loisirs.

Quand Lucille Goyette et Richard Chevrette ont choisi l’agriculture comme mode de vie, ils l’ont fait sans condition. Chaque décision prise l’est en ce sens. Aujourd’hui, à la tête d’une ferme qui les comble avec leur fils Steve, les Chevrette affrontent l’ère robotisée avec la même confiance. L’entreprise de Saint-Ambroise-de-Kildare a démarré ses activités en 1976, alors que Richard achetait la terre de son père. Ils ont adopté le système de stabulation libre en 1977, une innovation à cette période. En 2007, le temps était venu de penser à renouveler les équipements. Avec leur fils Steve qui avait incorporé l’entreprise, une décision s’imposait : changer la salle de traite ou innover avec un robot. Après quelques recherches, la décision fut prise : un robot.

Convaincus de l’efficacité, les Chevrette n’ont jamais hésité. « Nous nous sommes dit que nous ferions ce qu’il fallait pour que ça marche. Nous avons réussi », indiquaient-ils. Une des idées maîtresses selon eux est la décision de mo – difier le moins possible le bâtiment. Le robot a été installé à l’entrée de l’ancien salon de traite. La stratégie a été payante. « Les vaches se sont senties à l’aise dès le départ et la transition a été super facile », glissait Lucille. Pour le côté performance, là aussi les ajustements apportés en valaient la peine.

Les Chevrette ont opté pour quatre périodes d’alimentation et de suivi des vaches au quotidien. Ils ont également investi dans la construction de silos afin de maintenir des aliments fermentés en permanence dans la recette. Du côté concentré, ils ont décidé d’incorporer le Robocoop et un supplément Synchro 4760 au robot. Les résultats ont été une fois de plus concluants. Ils sont passés de 28 litres de lait par jour en 2007 à 35 litres par jour en 2012, leur permettant de produire 80 kilos par jour. Au niveau des composantes, elles se situent à 4 % de matière grasse et 3,4 % de protéine.

Évidemment, le confort des animaux n’est pas un élément négligeable. La Ferme Luricard fonctionne avec des logettes de sable. « Les vaches s’y sentent bien et les problèmes de santé des pieds sont minimes. Nous avons très peu de taillage de sabot à faire, ce qui constitue un avantage », expliquait Steve.

L’entreprise des Chevrette prend de l’expansion et ils pensent à incorporer un nouveau robot à la ferme. D’ici quelques années, en élaborant un projet réaliste en fonction de la disponibilité du quota, l’idée fait son chemin. D’ici là, Lucille, Steve, Patrick et Richard voient au bon déroulement des activités tant dans l’étable que dans les champs ou à l’érablière. Taquiné parfois à propos des clichés sur les robots et la qualité de vie, Richard Chevrette ne se défile pas. « Oui, nous avons une meilleure qualité de vie! » En tout temps, le robot apporte une grande flexibilité, autant pour le travail que pour les loisirs.

HISTORIQUE

1975 : Début de l’aventure agricole de Richard Chevrette avec l’achat de 15 génisses.

1977 : Achat de la ferme paternelle comptant 13 hectares de terre cultivable, sans quota et sans animaux.

1988 : Achat d’une salle de traite double trois.

1993 : Achat de 33 hectares de terre.

1995 : Remplacement du dôme en acier par une vacherie avec une structure en bois.

2007 : Achat du robot de traite Lely.

2008 : Réaménagement complet de la section de l’ancien salon de traite.

L’ALIMENTATION DU TROUPEAU

Aliment sur convoyeur en 4 repas en mode ration partiellement mélangée (RPM)

Ensilage de maïs conditionné

Ensilage d’herbes mélangées

Maïs humide

Supplément Synchro mix minéralisé

Dans la mangeoire, séparément

1,5 kg de foin sec/vache/jour

Dans le robot vache par vache

Robocoop et supplément Synchro 4760

Exemple d’alimentation pour la meilleure vache du troupeau

Classification = TB 88

Production = 67 kg de lait

Cinq passages au robot par jour

Ration de base + 1,2 kg de 4760 et 6 kg de Robocoop

Veaux :

Lactoremplaceur 27-16

Goliath Vo 21 deccox

Foin sec et eau à volonté

Taures (12 mois et moins) :

Ensilage de graminée

Foin sec de 1re et 2e coupe

Goliath expo

Bloc Synchro 10-10

Taries et transition :

Foin sec

Minéral VT 3-5

ÉLEVAGE ET RÉGIE DU ROBOT

120 têtes pur-sang

60 vaches en lactation

77 kg de quota

10 Très Bonnes

3,2 traites par vache par jour

190 traites totales par jour

70 refus de traite par jour

22 heures en opération incluant 3 lavages

Système de repérage d’activité des vaches (favorise la détection des chaleurs)

CULTURE

100 ha cultivable en propriété

45 ha en location

50 ha en maïs-grain

10 ha en maïs-ensilage

15 ha en soya

70 ha en prairies (25 ha en luzerne et 45 ha en mélangés)

12 ha pour l’érablière (800 aux tubes et 1400 à la chaudière)

6 ha en boisé

LA FAMILLE

Lucille et Richard ont quatre enfants (Steve, Benoît, Patrick et Amélie) et 9 petits-enfants.

Steve est actionnaire avec ses parents depuis 1999 et Patrick est employé, sans oublier le robot…

Par Isabelle Guay, t.p. Expert-conseil ruminant et Stéphane Payette, t.p. Expert-conseil végétal de La Coop Novago