Publié le 18 février 2013
À la Ferme Caribou de Terrebonne, secteur La Plaine, les ordinateurs ne sont pas qu’un simple accessoire. Parole de Jasmin Mathieu. Toutes les étapes de la production sont recensées pour offrir un maximum d’efficacité aux propriétaires. Traite des vaches, alimentation du troupeau, gestion des interventions vétérinaires, travaux aux champs, etc. Rien n’est laissé au hasard.
Pas moins de quatre ordinateurs contiennent les données de la ferme. Ils sont reliés à un réseau Wi-Fi et sont accessibles par des applications pour les téléphones intelligents. « Ainsi, même si je suis à l’extérieur de la ferme, je peux voir si une vache est prête à être saillie et appeler l’inséminateur », exposait Jasmin. Le réseau informatisé de l’entreprise laitière permet d’amorcer les mélanges d’aliments dans la nuit, ce qui permet au premier arrivant de commencer le ravitaillement des vaches très tôt. Les génisses sont alimentées par un distributeur relié à une puce. La quantité de lait donné est précise au millilitre près. Aucun frais inutile. Pour les vaches, ce sont des bracelets de pattes qui lisent les mouvements de la vache et qui permet de suivre les étapes de sa production, du vêlage au tarissement, sans perdre une minute dans des activités inefficaces. « Nous gagnons beaucoup de temps. Je peux déjeuner aussi tôt que 7 h 30 et ma traite est terminée. Ça nous laisse plus de temps pour les autres travaux », poursuivait l’agriculteur de 40 ans.
Les Mathieu exploitent une ferme de 115 vaches en 2012. Il n’y en avait que 25 en 1992. Ils sont passés de 100 acres cultivés à 1000. Tout ça sans avoir à recourir à plus de personnel. « Nous sommes, mon frère Pascal et moi, avec des employés occasionnels. C’est possible à cause de la technologie. Nous pouvons en faire plus avec moins, ajoutait Jasmin. Par contre, un élément important s’impose : pour réussir, tu dois être très discipliné. Les données n’entrent pas seules dans l’ordinateur. »
Un robot pour la flexibilité
Félix Breault, de Ferme Calait de Rawdon, voyait le robot de traite qu’il a acheté, avec son père Pierre, comme un outil lui offrant plus de flexibilité. « Avant tout, c’est la liberté, la liberté du travail. Nous travaillons quand même, mais pas de la façon dont nous le faisions avant, amorçait Félix. Le robot devient mes yeux, il enregistre tout. Quand je ne suis pas là, il m’informe de tout ce qui se passe. Si une vache a un problème avec un quartier, si elle baisse au lait, si elle ne mange pas ou si elle refuse de se présenter pour la traite, le robot me le dit tout de suite. Il doit faire ça quand je ne suis pas là pour le voir. C’est à moi à jouer après », expliquait le jeune agriculteur de 30 ans.
Présentement, Félix travaille directement sur son ordinateur pour le traitement des informations que lui transmet son robot. Il n’écarte pas la possibilité d’ajouter un téléphone intelligent pour améliorer son efficacité et augmenter, par la même occasion, sa liberté d’actions.
Par Stéphane Payette, t.p. Expert-conseil végétal, La Coop Novago