Publié le 11 septembre 2014
Qui aurait pensé qu’après le long hiver froid que l’on a connu on aurait un été sans trop grandes chaleurs? À la météo ils disent que les mois de mai et juin ont connu une augmentation jamais égalée à l’échelle planétaire… excepté en Amérique du Nord! Probablement qu’ils pourront dire la même chose du mois de juillet. Plusieurs producteurs de poulets diront tant mieux, d’autres producteurs auraient aimé un peu plus chaud, spécialement dans le maraîcher. Ouf! En même temps, je regardais cette semaine finissant le 26 juillet, les champs de maïs où sortaient les croix… finalement! Les vieux disaient qu’il fallait que les croix du maïs soient sorties pour la bonne Sainte-Anne (26 juillet) si on voulait un bon rendement de celui-ci. Dans la région de Joliette, la plupart des champs que j’ai vus y sont parvenus; je ne suis pas sûr pour le reste du Québec, car les semailles ont été retardées au printemps. Cette date est importante dans l’alimentation des poulets, car le maïs constitue la majeure partie de leur alimentation. Elle est cruciale pour obtenir la maturité du maïs afin de maximiser l’apport d’énergie nécessaire aux oiseaux. Aussi, cette maturité du maïs est primordiale, car celui-ci se comportera mieux dans la fabrication de la moulée et fera que celle-ci se « tiendra » mieux dans les mangeoires. C’est un processus de gélatinisation qui n’est pas toujours facile à obtenir, mais qui aide grandement la fabrication de la moulée.
Quand je pense chaleur dans la production des volailles, je pense toujours à nos voisins du sud qui eux, connaissent ça vraiment. Une étude de l’université de Géorgie a été publiée au sujet des résultats du refroidissement des oiseaux obtenu par système d’évaporation ou par vitesse d’air. Les producteurs semblent préférer l’utilisation de l’évaporation de l’eau lorsque les températures atteignent les 80 °F et plus, et en font grande utilisation. Par contre, dans l’état de Géorgie il ne fait pas seulement chaud, c’est aussi humide, et encore plus le soir après le coucher du soleil (c’est souvent le cas ici lorsqu’il fait chaud). Ils ont comparé différentes situations de chaleur et humidité chez différents producteurs avec différentes utilisations de systèmes. Un producteur qui attendait que ce soit plus chaud (au-dessus de 85 °F) pour l’utilisation de son système d’évaporation d’eau plutôt qu’à partir de 80 °F a performé au plus au niveau versus la moyenne des gens. Il utilisait de préférence la vitesse d’air sur les oiseaux (700 pieds/minute) pour les refroidir, et avec raison. Les oiseaux étaient beaucoup plus confortables.
Il faut comprendre qu’effectivement par l’utilisation de système d’évaporation d’eau (ici les buses à haute pression), la température dans le poulailler descendra, mais l’humidité montera (une baisse de 10 °F résulte en une augmentation de 25 % de l’humidité relative!) La résultante finale est que l’oiseau a plus de difficulté à se refroidir lorsque l’humidité augmente. La méthode principale de l’oiseau pour se refroidir est par l’évaporation de l’humidité à partir de ses poumons (c’est pour ça qu’il ouvre le bec lorsqu’il a chaud et qu’il accélère sa respiration). Si on augmente l’humidité dans la bâtisse, sa capacité à se refroidir diminue. L’utilisation de la vitesse d’air, quant à elle, sort la chaleur des oiseaux par convection et celle-ci est évacuée dehors par la ventilation.
Une bonne méthode pour y parvenir est par l’utilisation de brasseurs d’air. Judicieusement disposés et en quantité suffisante pour assurer un balayage complet des oiseaux lorsqu’il fait chaud, ceux-ci font merveille. Nous les avons expérimentés sur nos propres fermes cet été et le comportement des oiseaux ainsi que la performance finale de ceux-ci nous ont ravis (on a quand même eu quelques jours chauds!). Cependant, il faut faire attention lorsqu’on les utilise et vérifier le comportement et la disposition des oiseaux. Il ne faut pas utiliser les brasseurs à une température trop basse, car ça peut être trop froid avec la vitesse d’air. Des oiseaux qui se tassent devant les brasseurs devraient vous indiquer qu’ils ne sont pas bien. Ils doivent être confortables devant ceux-ci et lorsque c’est le cas ils seront heureux et vous en donneront pour votre argent.
Ceci étant fait n’oubliez pas de remercier la bonne Sainte-Anne!
Par François Lefebvre, agr. M.Sc. Expert-conseil avicole,