Publié le 14 mars 2022
Par Myra Tremblay, MBA, conseillère en responsabilité sociale d’entreprise
Cet hiver, j’ai assisté à de nombreux webinaires et j’ai constaté avec plaisir la grande vitalité entrepreneuriale visant le développement durable du Québec. Plusieurs organismes présentent des programmes visant à guider les organisations vers une transition nécessaire dans l’utilisation responsable de nos ressources.
Il faut réaliser que la dégradation environnementale accélérée, la crise climatique, la perte de la biodiversité, l’insalubrité alimentaire et les inégalités sociales sont des enjeux majeurs dans le monde. Plusieurs sont carrément irréversibles et posent des risques physiques et de transition vers une économie résiliente qui assurera notre pérennité.
Lors des présentations, j’ai été particulièrement choquée d’apprendre que 90% des matières produites dans le monde viennent de ressources vierges. Cela signifie qu’on recycle environ 9% des matériaux utilisés, et que l’on continue d’en extraire de nouveaux de la Terre, chaque jour. Au Québec, on parle d’à peine 3,5%. Nos sociétés de consommation utilisent 74% plus de matières que la nature arrive à fournir et à régénérer en 1 an. Comment tendre vers le développement durable quand on vit à crédit sur les services de la nature?
Il faut d’abord comprendre que notre modèle économique actuel est linéaire. La formule « extraction-fabrication-élimination » est reproduite à l’échelle planétaire et utilise des combustibles fossiles, ce qui est problématique. De grandes quantités d’énergies et de matières premières sont utilisées pour satisfaire des besoins, puis sont éliminées de façon inefficace, créant un casse-tête de gestion des déchets et une destruction des écosystèmes.
Toutes les recherches pointent dans la même direction : notre économie linéaire actuelle a atteint ses limites. Nos ressources planétaires sont limitées et chaque étape de production génère toujours plus de déchets et de pollution. C’est d’autant plus critique dans l’industrie agricole, car toutes les étapes de la chaine alimentaire mènent à des pertes. Ce sont 11,2 millions de tonnes par année qui sont gaspillées au Canada1. C’est assez pour nourrir tous les Canadiens pendant 5 mois! Mondialement, le portrait n’est pas plus rose : on parle du tiers de tous les aliments qui sont gaspillés, alors que plusieurs régions sont encore en précarité alimentaire. C’est donc de notre devoir de conserver les ressources en boucle pour maximiser leur utilisation.
Pour préserver le capital naturel de notre planète et assurer l’avenir de ses habitants, nous devons faire (beaucoup) mieux, surtout quand on réalise que l’humain gaspille 91% de ses ressources.
L’objectif ultime est de délaisser notre modèle économique linéaire et de transitionner vers une économie circulaire qui permet de :
Les prochains billets permettront de comprendre le concept de l’économie circulaire plus en détail et nous explorerons comment une organisation peut circulariser ses processus afin d’être résiliente et économiquement viable.
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