Publié le 9 novembre 2016
Établir une prairie et du blé d’automne demande une bonne planification. Voyons ensemble quelques points stratégiques afin de mettre toutes les chances de notre côté. D’abord, les prairies.
Il n’y a pas de secret; pas de baguette magique; aucune incantation favorable. Tout passe par la planification. Le choix du ou des champs sera votre première décision déterminante. Un sol mal égoutté, doublé d’un pH inférieur à 7, diminue grandement les chances des plantes fourragères de s’établir. Le système racinaire souffre passablement dans les sols acides et les engrais ne peuvent être prélevés à 100% par les plantes.
Ensuite, il y a le désherbage. Peu importe la méthode utilisée, offrir un développement avec le minimum de compétition augmentera considérablement les chances de succès d’un semi de plantes fourragères. Lors d’un semi d’été, il est rare que nous ayons recours à un herbicide. La date butoir n’est pas non plus fixe dans le temps. Les plants seront assurément avantagés si les racines ont suffisamment de temps pour emmagasiner assez de réserve pour l’hiver (environ six semaines sont nécessaires). Le mois d’août offre une fenêtre propice à l’établissement d’une prairie.
La fertilisation est un autre facteur clef. Lors du démarrage, une prairie composée de légumineuses et de graminées aura besoin de 25 à 30 unités d’azote; de 30 à 50 unités de phosphore et de 50 à 80 unités de potasse. Tout dépend de l’analyse de votre sol. Si vous utilisez du fumier, il serait stratégique de l’épandre quelques semaines avant le semi, afin qu’il se minéralise et que les éléments fertilisants soient disponibles.
Finalement, synchronisez votre semis avec une période où l’humidité du sol permettra une germination optimale. Évitez une période sèche puisque les grains ne germeront tout simplement pas et les herbes nuisibles prendront toute la place l’année suivante.
Le blé et les deux méthodes
Le blé d’automne gagne en popularité chez nous depuis quelques années. Pour maximiser son potentiel, nous devons respecter quelques règles, en commençant par le terrain. Tout comme les fourragères, le blé d’automne ne raffole pas des sols gorgés d’eau. Sa résistance à l’hiver en sera grandement affectée.
Le taux de semis sera également un élément clef de son implantation. Idéalement, nous commencerions les semis le 15 septembre. Comme la nature joue souvent les trouble-fêtes, il est possible que nous devions devancer ou retarder les travaux. Dans le cas d’un semis hâtif, nous allons diminuer le taux de semis (300 grains/m2) et l’augmenter si nous sommes retardés (450 grains/m2). Le but est simple : obtenir le meilleur épi maître.
Si nous souhaitons semer à la volée dans le soya, une méthode elle aussi de plus en plus populaire, nous devrons augmenter le taux de semis à 500 grains/m2. Le début de la chute des feuilles est également un moment propice afin de permettre aux grains de profiter d’un excellent contact sol-semence. Tout comme leurs amies, les plantes fourragères, la germination du blé sera plus importante si le sol est humide. Un coup de rouleau, une fois le soya récolté, serait une excellente stratégie.
Pour la fertilisation, le blé commande entre 90 et 120 unités d’azote. L’application de 10% de cet azote à l’implantation et le reste au printemps optimisera le rendement de vos fertilisants. L’équipe des productions végétales demeure à votre service et se fera un plaisir de vous servir.
Par Stéphane Payette, T.P. en collaboration avec Stéphane Perreault, agr.