Publié le 26 mars 2012
Vous n’êtes pas sans savoir que l’été est bel et bien arrivé! Et qui dit été, dit augmentation des températures. Comme vous le savez, le beau temps et cette chaleur peuvent s’avérer problématique chez nos vaches laitières. Cette chaleur peut entraîner une baisse de consommation de l’animal, une baisse de production, ainsi qu’une diminution des composantes du lait (gras, protéine). Bien souvent, ces changements engendrent des baisses de performances au niveau de la reproduction (baisse de taux de gestation) et accentuent les risques de désordres métaboliques (acétonémie, acidose, etc.).
Tout d’abord, il faut comprendre le phénomène. La température confort pour les vaches se situe entre 8 et 26°C, à condition que l’humidité relative ambiance ne dépasse pas 60 %. Alors, les fortes chaleurs estivales, combiné à l’effet de l’humidité de l’air produisent un stress à notre animal, tel que démontré dans le tableau 1.
Charte de stress
Tableau 1
Si on prend comme exemple une température au-delà de 23°C et une humidité relative de 60 %, une vache est déjà considérée en stress thermique. Alors imaginez ce même animal soumis à une température au-delà de 30°C pendant plusieurs jours consécutifs. La baisse de consommation et de production de vos animaux est presque inévitable…
Ce stress thermique aura une grande influence sur vos fortes productrices et pourra avoir un effet marqué sur leur production. Le NRC 2001 rapporte une baisse de 9 % pour une vache qui produit 27 kg/jour lorsque la température passe de 20 à 35°C. De plus, pour gérer cet excès de température, les besoins d’entretien vont augmenter de 20 %. Comme si ce n’était pas assez, la vache va diminuer sa consommation volontaire pour éviter la surchauffe – c’est son système d’autoprotection (voir le tableau 2).
Tableau 2
Les effets au niveau de la reproduction sont aussi dévastateurs (voir le tableau 3).
Tableau 3
La détection des chaleurs est également plus difficile. Des chercheurs ont démontré que la durée moyenne de l’oestrus passe de 18 à 10 heures et que l’intensité des signes diminue. Des chercheurs (Thatcher et al) ont également démontré que les chaleurs non détectées passaient de 66 % à 80 %. De plus, la fertilité diminuerait de 5 % pour chaque 5°C au-dessus de 10°C. Facile de comprendre pourquoi le taux de conception en période chaude et humide frise le zéro. C’est sans compter le développement folliculaire initié pendant cette période qui libérera l’ovule dans 80 à 100 jours, dans un état pas toujours parfait.
Revenons à notre production. Comme nous l’avons observé, le stress thermique a une influence sur la baisse de production et la baisse de consommation. Comme nous sommes payés sur une base de kilos de lait, de gras, de protéine et de lactose, nous pourrions être tentés de penser que, si la production diminue, nous pourrions compenser en augmentant nos composantes. Encore là, il y a un problème – comme il est démontré au tableau 4, les composantes ont tendance à subir les mêmes sorts (référence : FPLQ).
Tableau 4
Comme vous le remarquez, la matière grasse et la protéine diminuent assez clairement pendant la période estivale. Et nous n’avons toujours pas parlé de la mise au pâturage : fourrages plus humide, diminution de l’apport en fibre effective, transit ruminal et intestinal plus rapide, etc.
Quel mécanisme utilise la vache pour se débarrasser de la chaleur ?
Les vaches essayent d’éliminer la chaleur en augmentant la fréquence respiratoire (refroidissement respiratoire). Toutefois, la zone pulmonaire par rapport à la masse corporelle est plus petite que chez d’autres espèces, et elle devient insuffisante pour éliminer la chaleur. Une autre façon d’éliminer la chaleur est par la transpiration (refroidissement par évaporation). Malheureusement, les vaches ne transpirent pas comme les chevaux de course! Même si les vaches ont des glandes sudoripares, elles ne sont pas vraiment efficaces. En résumé, les vaches sont inefficientes pour éliminer la chaleur.
Comment peut-on identifier de façon pratique si le troupeau est en stress thermique ?
Il devient donc essentiel de fournir à notre animal un environnement qui minimisera les effets négatif de ce stress. Voici quelques trucs :
Nous devons également adapter la ration de façon spécifique à cette période :
Il devient donc essentiel de faire balancer son programme alimentaire estival de pair avec un expert-conseil de La Coop Novago. Il pourra vous conseiller dans votre stratégie à utiliser pour diminuer l’impact du stress thermique et profiter adéquatement des incitatifs automnaux.