Publié le 12 août 2013
31 juillet, après un mois de juin particulièrement difficile à cause des précipitations et du temps relativement frais, le mois de juillet est venu corriger la situation tant bien que mal. Ainsi, suite à un très lent départ, les cultures ont réussi à récupérer. Les céréales d’automne ont commencé à être récoltées fin juillet ainsi que certains champs d’orge. Du côté du maïs, la pollinisation nous réservera possiblement quelques surprises car, malgré l’apparition des aigrettes entre le 15 et le 30 juillet, dates à peu près normales, la hauteur du maïs, donc son développement, était très variable d’un champ à l’autre et ce, parfois dans le même champ. La fève soya, quant à elle, semble bien récupérer malgré un lent départ.
Du côté américain, les producteurs ont aussi subi les affres de la température en début d’été retardant quelque peu les semis de maïs et de fève soya mais la situation s’est vite résorbée. L’humidité accumulée aura par ailleurs été très bénéfique au développement du potentiel des cultures. Ainsi, plutôt que de parler de stress hydrique en juillet et de voir le marché boursier s’envoler, nous avons plutôt assisté à une dégringolade en règle des cours du marché boursier, signe que les rendements se bâtissent. Au même moment, nous assistions aussi à une baisse combinée de la transformation en éthanol ainsi que des exportations du maïs.
Les prix, bien que très inférieurs aux deux dernières années, représentent par contre la réalité d’un marché libre. Les prix élevés tuent les prix élevés! Tant qu’il y a rareté ou prévision de rareté, la demande tend à faire grimper les prix mais à un certain niveau, les consommateurs recherchent autre chose comme substitut, réduisant ainsi la demande. Une combinaison de facteurs peut par la suite contribuer à l’effondrement d’une situation comme nous vivons depuis quelques années.
Blé d’automne : pour ou contre? = POUR
Les modes changent même dans le monde des grains! Longtemps boudées comme culture intéressante pour différentes raisons comme : des sols mal adaptés, des cultivars peu résistants aux intempéries et mal adaptées au marché ou même par des prix peu intéressants dus à une absence de marché; les céréales d’automne sont à révolutionner nos pratiques. De quoi parle-t-on? De la production de blé d’automne et particulièrement du blé HARVARD, un blé panifiable de qualité recherchée. Ainsi, suite à notre partenariat avec Les Moulins de Soulanges qui approvisionnent des boulangeries telles que Première Moisson et Boulangerie St-Méthode; ceux-ci nous ont très clairement exprimé leurs besoins pour ce type de blé. De plus, un ajustement dans les pratiques culturales vous permet d’espérer récolter plus de 5 tm/ha, soit près de 25 à 30 % de plus que dans le blé de printemps. Nous avons à l’heure actuelle un programme fort intéressant pour la saison 2013. Communiquez avec votre représentant pour en savoir un peu plus sur les avantages de produire ce cultivar (rotation blé-maïs-soya, période de semis décalée, rendement plus élevé, prix intéressant, etc.)
De notre côté, et dans la suite logique des choses, nous sommes à transformer une meunerie désaffectée en centre de criblage spécialisé pour les céréales. Ainsi, dans le but de valoriser le plus possible les céréales panifiables aux prises avec des taux de grains fusariés élevés ou des taux de toxines dépassant la norme du marché, il sera possible de conditionner ces lots et d’en extraire la partie hors norme. C’est un pas de plus dans l’amélioration et la valorisation de nos cultures spécialisées. Le centre devrait entrer en fonction en décembre. De plus, ce conditionnement nous permettra d’avoir une place de choix auprès des acheteurs de blé panifiable, compte tenu de la qualité améliorée nous permettant ainsi de pouvoir vous offrir des contrats de production intéressants.
L’introduction du blé panifiable dans votre rotation de culture est bénéfique à plusieurs égards, le faire avec un blé d’automne peut représenter des avantages supplémentaires.
Bonne récolte et bonne réflexion!
Jean-Pierre Aumont, t.p.
Directeur du service des grains, La Coop Novago