Et nos taures alors?

Publié le 21 janvier 2015

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Avec les préoccupations constantes de production et de composantes auxquelles nous faisons face (par exemple, l’ajout de 3 % sur le droit de produire de décembre prochain), très, très souvent, nous avons tendance à oublier nos animaux d’élevage ou, à tout le moins, les laisser fondre dans notre routine. Les programmes alimentaires des vaches sont généralement revus ou validés au minimum à chaque mois, mais quand avez-vous discuté de programme d’élevage avec votre expert-conseil? Je comprends qu’il y a moins de changements au niveau de l’alimentation des génisses et des taures mais il ne faut pas pour autant les négliger. Elles sont nos ouvrières de demain! Je me doute un peu de la raison de cet état de chose. La pesée du réservoir nous indique la production aux deux jours (journalière avec des robots de traite), quatre fois par mois on peut recevoir sur notre téléphone intelligent les résultats des composantes du lait et souvent il y a un contrôle laitier par mois. Pas moyen de ne pas se préoccuper des rendements laitiers, normal me direz-vous, c’est notre paye! Évidemment, mais combien de fois mesure-t-on les résultats de notre programme d’élevage? Ben… de temps à autres on se questionne sur l’âge au vêlage, puis on oublie, à quel âge je sèvre mes veaux et quel poids ont-ils? Mon programme est-il bien adapté? Heu…

Bien sûr j’exagère un peu, mais à peine, avouons. Pourtant s’il est un poste de dépense important et sur lequel nous pouvons nous améliorer c’est bien l’élevage des génisses et des taures. Savez-vous combien il en coûte de faire vêler les taures à 27 mois plutôt que 24? Combien coûte votre élevage en concentré? En fourrage? Est-ce le fourrage ou le concentré qui coûte le plus cher? Pour répondre à toutes ces questions, il faut bien connaître notre programme d’élevage. Vos experts-conseils ont plusieurs outils pour vous aider à y voir plus clair. Le tableau mensuel vous permet de voir quels sont vos points forts et vos points faibles en quantifiant vos coûts selon différentes catégories : alimentation des vaches en lait, alimentation des vaches taries et transitions, alimentation des taures et finalement, alimentation des jeunes veaux. En passant, il ressort que les producteurs qui dégagent les meilleures marges sont souvent ceux qui n’élèvent que pour leur besoin ou légèrement en surplus. Est-ce qu’on élève trop? Je pense qu’il faut se poser la question. Aussi un fichier Excel a été développé pour faire un calcul rapide de vos coûts d’alimentation pour les génisses d’élevage. Il suffit d’y entrer vos programmes alimentaires selon les strates d’âge et le tour est joué. C’est un outil simple et rapide qui permet de mieux évaluer nos pratiques. Mais pour ça, bien sûr, il faut revoir le programme et le valider, mais comme disait l’autre : mieux vaut taures que jamais!!

Par Hugues Ménard, T.P. Conseiller spécialisé Laitier, La Coop fédérée