Dose optimale d’azote dans le maïs : une question de météo et de texture

Publié le 13 janvier 2014

Ag durable_IMG_0642La détermination de la dose appropriée de fertilisants azotés à appliquer aux cultures fait l’objet de nombreuses recherches en raison de ses implications économiques et environnementales. Bien qu’il soit admis que la source, le placement et le moment de l’application soient importants, la dose constitue de loin le facteur le plus critique. Or, la réponse des cultures aux applications de fertilisants azotés est complexe, notamment parce qu’elle est grandement influencée par les caractéristiques des sols en interaction avec la pluviométrie. Ceci peut être particulièrement vrai cette année, où les précipitations répétées de juin ont entrainé des pertes d’azote, par lessivage ou par dénitrification. Les pertes d’azote par lessivage des nitrates et par dénitrification peuvent grandement être augmentées pendant des périodes prolongées durant lesquelles les sols demeurent trop humides. Il peut en résulter des carences importantes d’azote pour l’ensemble des cultures, autant celles semées ou plantées hâtivement que tardivement, le bilan total de l’azote ayant été modifié à la baisse par ces conditions prolongées d’humidité extrême.

Pour le maïs, une carence prématurée d’azote en août dans le maïs-grain sera responsable d’une baisse importante de rendement et de qualité du grain. Par conséquent, même si les recommandations en azote excèdent en général les doses optimales, elles limitent parfois considérablement le rendement selon les saisons et ceci est d’autant plus vrai dans les sols à texture fine.

Ag durable_graphiqueLe régime des précipitations a un effet important sur ​​la réponse en azote dans cette classe de texture du sol comme le démontre le graphique ci-joint. Ces résultats pourraient être utiles pour le développement des algorithmes de fertilisation qui prescrirait la bonne dose d’azote en tenant compte de la pluviométrie et de la texture du sol, ce qui conduirait à une meilleure rentabilité de la culture et de réduction des impacts environnementaux.

En conclusion, malgré les efforts considérables déployés en matière de recherche, peu de progrès ont été réalisés sur le terrain pour s’approcher des doses optimales. Des résultats récents (Tremblay et al. 2012) ont été obtenus. Ils clarifient et généralisent les relations critiques et permettent d’envisager des doses adaptées aux caractéristiques des sites et des saisons. Cette approche permet d’envisager l’ajustement des doses tant aux échelles régionales qu’intra-champs avec les bénéfices qui peuvent en être tirés, essentiellement des rendements maintenus avec des doses d’azote variables selon les saisons. Il s’agit maintenant de développer des outils adaptés pour le Québec afin de réaliser un plan prévisionnel de fertilisation azotée comme il existe ailleurs dans le monde.

 

Par Pierre-Luc Brouillette, agr.

Directeur agriculture durable, La Coop Novago

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Source :

http://www.lebulletin.com/actualites/trop-de-pluie-plus-assez-dazote-49892

http://www.agrireseau.qc.ca/grandescultures/documents/Tremblay_Nicolas.pdf