Blé d’automne – Quelle sera sa survie?

Publié le 4 mars 2015

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survie du blé d'automneL’hiver 2014/2015 nous a apporté une bonne quantité de pluie et des périodes de froid mordant. Une question se pose alors : Quelle sera la survie du blé d’automne?

Une fois l’hiver terminé, une visite dans les champs s’impose d’elle-même. Le tout doit être fait le plus tôt possible car vous devez savoir si certains secteurs ne sont pas recouverts par la neige et si d’autres sont très humides.

Cette constatation vous amène au potentiel de survie. Pour le connaître, il vous faudra une pelle et de la patience. De façon aléatoire, déterrez des plants en conservant les racines. En les observant, vous devez répondre à deux questions. La première : Y a-t-il de la pourriture? Premier signe que le gel a détruit le plan. Ne vous fiez pas à la couleur, même si elle est jaune-brune ce n’est pas un signe de mortalité. Si vous voyez des repousses blanches dans les racines, le plan aura surement survécu.

Rassurez-vous, la pluie n’est pas un signe catastrophe. L’eau se retire-t-elle? Des éléments clefs peuvent éviter une hécatombe au printemps prochain. « Si l’eau a pu s’écouler, il n’y aura pas de problème. Si les drains sont capables de faire leur travail les plants vont survivre », précise l’agronome Élisabeth Vachon, spécialiste en blé travaillant chez les Moulins de Soulanges. Les racines du blé, comme bien des plantes, n’aiment pas avoir les pieds dans l’eau. Si c’est le cas, elles vont simplement étouffer et mourir.

Le temps crucial pour le blé d’automne est surtout en mars. « Les racines bien développées disposent d’une réserve d’énergie qui les aide à traverser les débuts de l’hiver. Par contre, en mars, si nous connaissons de nouvelles périodes de fontes des neiges, de gels et de dégels intenses ça risque d’attaquer durement sa survie. »

Dans le cas où votre champ a subi des pertes, vous devez en évaluer le nombre. En déterminant une superficie d’un pied carré, toujours de façon aléatoire, comptez le nombre de plans vivants. Un minimum de douze à quinze plants doit faire partie de votre décompte. Au niveau des talles, elles doivent être supérieures à 30 par pied carré. Pour l’ensemble du champ, le blé doit avoir conservé plus de 75 % de plants vivants. En deçà de ces chiffres, les pertes de rentabilité sont trop importantes pour poursuivre la culture jusqu’à la récolte.

Une fois votre constat établi, quelques options s’offrent à vous : combler les manques avec un blé de printemps, optimiser votre blé survivant ou changer de culture. Une bonne conversation avec votre expert-conseil et un budget calculé avec le logiciel économique serait une bonne stratégie.

Source : Luc Roger agr. et Lyne Beaumont agr. conseillers spécialisés en céréales et canola à La Coop fédérée

Par Stéphane Payette, T.P. Expert-conseil végétal,