Vous auriez dû déconnecter cet été!

Publié le 2 novembre 2016

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Êtes-vous de ces gens qui prennent de semi-vacances? Ou êtes-vous plutôt un e-drogué? Le profil du semi-vacancier est un homme en costume de bain répondant à ses courriels tout en prenant une bière. Il se dit qu’en répondant à ce courriel, ce sera moins pénible à son retour au travail. Le edrogué, lui, ressent des vibrations de notifications sans qu’il y ait de notification, ne peut pas s’imaginer sortir de la maison sans son téléphone et consulte Facebook toutes les heures. Bien qu’il soit possible de fonctionner de la sorte pendant des mois, voire des années, votre cerveau a besoin de faire le vide.

En ne prenant pas de vraies vacances du travail ou des médias sociaux, nous ne permettons pas à notre cerveau d’entrer dans la fonction « réseau du mode par défaut (RMD)1 ». Ce terme désigne l’activité du cerveau au repos sans être endormi. Le moment où nous rêvassons sans penser à quelque chose de précis. « Il est de plus en plus évident que cette pensée non dirigée est cruciale pour consolider son identité et donner un sens à sa vie », déclare la neuroscientifique et psychologue Mary Helen Immordino-Yang2. Toujours selon la chercheuse, entrer dans cet état (RMD) du cerveau serait positif autant pour le bien-être, le quotient intellectuel que la créativité.

Par contre, plusieurs études démontrent les effets négatifs sur la santé de ne pas prendre de vacances. Nos semi-vacanciers sont-ils à risque? Il semblerait que l’enjeu le plus important soit une usure lente du corps, où le stress et l’épuisement augmenteraient graduellement jusqu’au moment où l’on craque. En répondant à nos courriels, en passant à la ferme pour régler un petit problème où en donnant des directives à nos employés par téléphone, notre cerveau se croit toujours au travail. Ainsi, « toutes les études sur la récupération démontrent que le détachement psychologique par rapport au travail est important pour la santé mentale », note le psychologue Jacques Forest3. Nous avons tous déjà vu des collègues tomber malades au début de leurs vacances. C’est un signe important de notre épuisement et malheureusement, ces vacances ne sont pas aussi efficaces sur notre cerveau que si nous étions en santé.

Toujours selon M. Forest, « il y a une idée largement répandue voulant que, en travaillant plus, on performe davantage. Or, il n’y a rien de plus faux. »3 Il serait bénéfique, donc, d’intégrer quotidiennement dans notre vie des moments pour se déconnecter, tant du travail que des réseaux sociaux, et pratiquer des activités que nous aimons. Réussir à entrer dans le mode (RMD) et penser seulement au moment présent. Il y a une multitude de façons d’y arriver. Pour moi, c’est la course à pied!

Ne misez pas tout sur vos prochaines vacances et sur votre retraite pour récupérer et réaliser les choses que vous aimez. Tout d’un coup que votre retraite en santé n’est pas très longue. Commencez dès aujourd’hui à inclure ces moments dans votre vie!

 

Un texte inspiré de l’article; « Le cerveau aussi a besoin de vacances », Par Marie-Lambert-Chan, Québec Science, juin-juillet 2016, Pages 18 à 21.
1 « Le cerveau aussi a besoin de vacances », Par Marie-Lambert-Chan, Québec Science, juin-juillet 2016, Page 18.
2 Helen Immordino-Yang, neuroscientifique et psychologue du Brain and Creative Institute de l’Université de Californie du Sud, paru dans; « Le cerveau aussi a besoin de vacances », Par Marie-Lambert-Chan, Québec Science, juin-juillet 2016, Page 18.
3 Jacques Forest, psychologue et professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM); Le cerveau aussi a besoin de vacances, Par Marie-Lambert-Chan, Québec Science, juin-juillet 2016, Page 19 et 20.

 

Par Jacques Leblanc, agr., Lean Master, Directeur développement des affaires et communications