Un été et un automne qui sauvent le maïs

Publié le 31 octobre 2011

Le 26 septembre 2011, bien que rendu en fin septembre, la température continue de nous favoriser. Ainsi, et comme il le fallait, nous avons réussi à échapper au gel meurtrier qui parfois sévi lors de la pleine lune de septembre. Je dis « il le fallait » car plusieurs champs de maïs dmontrent une présence importante de (20 à 50 %) de la ligne de lait au niveau du grain de maïs, comme quoi la maturité n’est pas encore complètement atteinte. Rares sont les producteurs qui ont eu la possiblité de changer leurs hybrides de maïs au printemps pour de plus hâtifs et compte tenu de la date avancée des semis, nous sommes chanceux d’avoir connu un été et un début d’automne aussi  exceptionnels.

Évidemment, je ne m’aventurerai pas à prédire le niveau de rendement tant que nous n’aurons pas eu d’échos réels des moissonneuses-batteuses en pleine action. Beaucoup de variabilités étaient présentes dans les champs cet été et cela devraient se refléter sur les rendements. La récolte américaine est entamée et 25 % du maïs est déjà en silo, là aussi, les rendements varient d’un champ à l’autre.

Localement, les stocks de maïs de l’ancienne récolte sont pratiquement tous écoulés. Les niveaux de prix connus en fin août ont stimulé la vente des derniers lots de telle sorte que les inventaires sont à leur plus bas présentement. L’état des stocks américains est aussi à un niveau jamais vu depuis les quinze dernières années, tandis que mondialement, on rapporte un niveau record bas depuis 1974, qui présente un ratio de consommation annuelle de 13 %.

Les prix, après avoir connu leur apogée en fin août à 7,79 $/ boisseau (307 $ US/t.m.) ont brutalement chutés dès le début du mois de septembre pour se ramasser à 6,30 $/boisseau (248 $ US/t.m.). Plusieurs facteurs peuvent contribuer à expliquer ce comportement du marché. D’une part, il y a une partie importante du prix des commodités qui est attribuée à l’effet de la spéculation de la part des Funds (fonds spéculatifs). Le prix était rendu à un niveau qui ne représente pas nécessairement la réalité que nous avions l’habitude de connaître. Ainsi, advenant une insécurité économique comme nous en avons connu en septembre à l’échelle mondiale, les Funds ont décidé de retirer leurs liquidités du marché des commodités (grains) en vendant massivement leurs positions ce qui a lancé le marché à la baisse. D’autre part, la pression causée par la demande en grain pour l’éthanol a lourdement handicapé les quantités de maïs habituellement destinées vers l’alimentation. Au niveau de prix où le marché était rendu, certains marchés de consommation ont soit décidé de recourir à d’autres produits pour alimenter les troupeaux, soit décidé de diminuer leur cheptel compte tenu qu’ils fonctionnaient à perte diminuant ainsi la demande pour le grain. La situation économique précaire de certains pays a aussi mis du poids dans la balance de la demande. Il ne faut pas oublier aussi que cela devient comme un jeu de domino, ainsi lorsque le spectre d’une récession économique a commencé à paraître, le prix du pétrole a commencé à reculer. Alors il n’était tout simplement plus viable de produire de l’éthanol avec un prix au baril sous les 85 $ tandis que le maïs se transi geait au-dessus de 7 $/boisseau.

Rassurez-vous car avec le niveau des rendements prévu pour le maïs américain et l’état précaire des stocks de maïs, fève soya et blé tant aux États-Unis que mondialement, le marché devrait rebondir tôt ou tard. La facilité avec laquelle les Funds peuvent se joindre à un marché et le contrôler est présentement inquiétant mais les producteurs de grain y trouvent présentement leur compte en bénéficiant de prix fort intéressants.

Planification du programme de culture 2012 Tout en procédant à votre récolte de maïs et de fève soya, vous vous dites probablement qu’avec les prix actuels, vous devriez revenir avec les mêmes cultures en 2012. Permettezmoi de vous faire une suggestion. Pourquoi ne pas réintroduire la culture du blé de consommation humaine dans votre rotation de culture. Grincement de dents possible!

Les temps changent et les marchés de niche se développent, aussi peut-être avez-vous entendu parler des boulangeries Première Moisson ou des Moulins de Soulanges qui sont à la recherche du blé humain québécois et qui ont développé un programme pour encourager la production de blé humain québécois. Ainsi, serez-vous surpris d’apprendre que la production de blé humain avec un programme d’intensification peut être tout aussi rentable que la culture du maïs ou de la fève soya, tout en amenant plusieurs bénéfices dans votre rotation de culture.

De plus, comme vous le savez depuis plusieurs années, votre coopérative est un centre de grains accrédité pour la manutention du blé humain mais, en plus, elle travaille en partenariat avec les Moulins de Soulanges. Voici en gros quelques avantages reliés à la production de blé humain La Coop pour les Moulins de Soulanges :

• Contrat de production avec suivi des champs par nos experts-conseils.

• Prix du blé basé sur le marché boursier (moyenne du contrat à terme de décembre à Minneapolis entre le 1 er mai et le 30 septembre de l’année de production). Avec prix minimum garanti.

• Blé livré au centre accrédité (Novago) de la récolte au 1 octobre

•Paiement complet effectué au 1er novembre de l’année de production par le centre accrédité.

• Possibilité de prime à la qualité.

•Flexibilité par rapport au niveau de toxine (criblage possible).

Informez-vous à votre expert-conseil. Demandez-lui de vous démontrer les avantages économiques et les avantages d’avoir un programme de régie de production intégrée.

En terminant, la récolte de fève soya est possiblement commencé au moment de lire ces lignes, celle-ci s’annonce énorme alors nous espérons que la logistique du transport et des ports saura vous satisfaire. Nous faisons tout en notre possible pour vous donner le meilleur service, ainsi une nouvelle personne s’est greffée à l’équipe pour augmenter l’offre de service. Cette personne se nomme Sandra Levesque et aura comme tâche de servir les clients pour tout besoin en logistique (transport, pesée, ordre de livraison). Forte d’une expérience coopérative de onze ans à la coopérative de L’Assomption, elle se fera un plaisir de vous répondre.

N’hésitez pas à nous communiquer tous commentaires en rapport au service que vous attendez de nous, l’équipe des grains de La Coop Novago se fera toujours plaisir de vous

écouter.

Par Jean-Pierre Aumont, t.p. Directeur service des grains, La Coop Novago