Routine, le cancer des entreprises

Publié le 4 septembre 2014

Routine, le cancer des entreprisesGeorge n’avait pas remarqué! Tellement il était absorbé par son travail, c’est son frère qui lui a dit : « Nos animaux tombent malades les uns après les autres ». Sans être fatale, cette perte de revenus nous conduit directement à la faillite. George était devenu indispensable dans l’entreprise puisque c’était le seul capable de guérir les animaux. Ça faisait maintenant partie de sa routine de travail.

Alors, comment une tâche inhabituelle s’est glissée dans le travail normal? Il y a plus d’une raison et ce billet s’attardera sur l’impact de la routine au travail. La routine nous rend aveugle aux évidences et nous rend inapte aux changements. À la manière d’un muscle, le cerveau s’atrophie si nous n’entraînons pas chacune de ses fonctions1. Par exemple, il est assez évident qu’après dix ans sans avoir joué au golf que notre retour au jeu sera difficile. Il en va de même pour le cerveau. Lorsque nous travaillons toujours de la même façon et sur les mêmes tâches, nous devenons excellents pour exécuter ces opérations, nous pouvons même les faire par automatisme. Par contre, nous pouvons passer à côté de détails importants ou avoir beaucoup de réticence à adopter une nouvelle méthode ou un nouvel outil. C’est, entre autres, de cette façon qu’une erreur peut être compensée temporairement et que cette alternative devient le standard de travail sans que la cause fondamentale de cette erreur n’ait été trouvée.

Il faut bien se rappeler que l’entreprise existe parce qu’elle répond à un besoin. Le danger de la routine au travail est de ne pas apercevoir l’évolution du besoin de nos clients et qu’un jour on se réveille en se rendant compte que nous ne répondons aux besoins que d’un groupe très restreint de clients. Ceci implique des restructurations importantes et des enjeux majeurs par rapport aux emplois. Nous ne voulons pas arriver à ces situations.

Le merveilleux dans tout cela, c’est l’existence de trucs simples pour s’exercer à briser la routine, nous faciliter l’adaptation aux changements et être plus à l’écoute des irrégularités démontrant des changements de besoins.

Sans faire une liste exhaustive, voici trois grands principes qu’il faut appliquer :

  • Apprendre quelque chose de nouveau à chaque année
  • Développer une nouvelle habilité à chaque année
  • Modifier une routine à chaque année

Au début, les défis doivent être dans nos champs d’intérêts, c’est important pour ne pas se décourager. Nous débutons avec des petits défis pour créer des réussites et nous augmentons graduellement la difficulté après un succès.

Voici des exemples concrets. Vous pouvez apprendre la cuisine marocaine si vous aimez cuisiner. Vous pouvez développer votre habilité à jouer au tennis si vous jouez déjà au badminton. Et si vous écoutez la télévision à tous les soirs après souper, vous pouvez modifier cette routine en écoutant la télévision seulement deux soirs et en réserver un pour la lecture, un pour une activité physique et un autre pour une activité sociale.

Le plus formidable, si vous adoptez ces principes, est que vous gagnerez plus de bénéfice personnellement avec ces changements que ce que vous procurerez à votre patron.

1 Use it or lose it: engaged lifestyle as a buffer of cognitive decline in aging? Par Hultsch et all. 14 juin 1999. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10403712

Par Jacques Leblanc, agr. Lean Master, Coordonnateur du développement,