Rentabiliser les pertes au champ

Publié le 23 novembre 2012

Il est facile de dire qu’un champ ou qu’une culture est rentable. Mais une question se pose : est-ce qu’il est vraiment rentable dans toutes ses zones. La variabilité est normale dans un champ. Tout comme une empreinte digitale, les parcelles en culture sont toutes différentes. Les facteurs agronomiques de variabilité sont autant physiques que biologiques. Les éléments de rentabilité sont aussi souvent différents. Que ce soit le coût des intrants ou des travaux aux champs, la performance d’une entreprise dans son environnement est soumise et changeante d’une année à l’autre. Sur une carte de rentabilité d’un champ, disponible à votre coopérative, il est possible d’identifier facilement ces zones. Ainsi, dans l’exemple suivant, on observe que la zone de bordure de la parcelle n’est pas rentable pour cette entreprise.

Vient alors l’identification de la ou les causes des zones de non-rentabilité. Il est plus que souhaitable de vous faire conseiller et accompagner dans le diagnostic au champ ou économique. Une visite au champ est souvent nécessaire à des moments spécifiques dans une année. Certaines causes sont faciles et peu coûteuses à régler et d’autres beaucoup plus dispendieuses. Aussi, il y a des facteurs qui ont une incidence probable ou très probable sur le rendement et d’autres moins. Voici une illustration utile dans la prise de décision advenant des corrections nécessaires.

Il est aussi possible de valoriser différemment une zone non rentable. Ainsi, par exemple, dans l’hypothèse du premier champ, il pourrait être économiquement avantageux pour certaines entreprises de rentabiliser des pertes en im plantant une culture différente de la rotation habituelle dans une bande riveraine large (voir tableau ci-après).

Dans un autre exemple, vous n’avez pas le temps ni les ressources financières pour faire des correctifs physiques à court terme ou vous faites face à un champ loué pour une courte période, vous pouvez appliquer les gestions des intrants par zone de production. Il est généralement démontré dans la littérature que si vous déplacez une portion des intrants de la zone moins productive vers la zone culturale la plus productive, vous aurez généralement plus de rendement dans le champ pour la même quantité d’intrant. Vous pouvez par exemple augmenter légèrement le taux de semis dans la zone payante et le diminuer dans la zone qui l’est moins.

Il y a parfois plusieurs solutions pour un même problème, mais l’objectif principal doit rester le même : une agriculture durable qui est rentable et respectueuse de l’environnement. Ce type de démarche nécessite une certaine énergie d’investigation et de bons outils. Un travail en équipe avec votre expert-conseil est un atout. Votre coopérative a les outils disponibles pour vous accompagner dans ce processus.

Par Pierre-Luc Brouillette, agr. Conseiller en agriculture durable, La Coop Novago