Publié le 11 janvier 2013
14 novembre 2012. Compte tenu des récoltes que nous venons de connaître, il serait inopportun cette année de rencontrer quelques plaintes que ce soit en rapport aux excellents rendements que chacun de vous venez d’engranger, aux prix mirobolants en temps de récolte et aux conditions de croissance et de récolte. Lors de ma dernière chronique, je parlais d’année faste dans le sens d’année mémorable car je ne sais pas si le contexte mondial pourra soutenir des prix de commodité si élevés encore longtemps. L’impact de prix anormalement élevé a aussi une incidence sur l’ensemble des prix de l’alimentation et, remarquez-le, une fois que le prix des produits a augmenté à l’épicerie, même un retour à un niveau plus bas du prix des commodités, le prix des produits alimentaires reste toujours plus cher. L’augmentation du prix des commodités n’est alors qu’un prétexte pour justifier une augmentation longuement désirée. Le prix à l’épicerie est un exemple mais il peut aussi s’appliquer à plusieurs intrants agricoles et autres.
La récolte nord-américaine étant maintenant chose faite, les regards sont maintenant tournés vers l’hémisphère sud où des pays comme le Brésil et l’Argentine, entre autres, viennent d’entamer leur année de production. Même si on assiste présentement à quelques problèmes particuliers, comme des conditions élevées de pluie en Argentine et de sécheresse dans le centre et l’ouest du Brésil, il appert que présentement les rendements devraient être au rendez-vous. Donc, le marché connaît l’état de la récolte de l’hémisphère nord (Amérique du Nord et Europe). Le marché comprend aussi que la demande, même relativement forte de la part de pays comme la Chine, s’est ajustée à cet état de fait. La prochaine variable pouvant influencer l’équation devient l’état de la récolte sud-américaine (maïs et fève soya) et australienne (blé).
C’est donc dire que pour les prochains mois, les cours du marché boursier ne devraient pas avoir d’énormes tendances à la hausse, à moins d’une détérioration flagrante des conditions de température au sud. On peut espérer le statu quo du marché et peut-être même s’attendre à une baisse graduelle si les rendements sud-américains se concrétisent.
Localement, la province bénéficie de très bons rendements au niveau de la récolte de maïs. Les prix sont chers, par contre le cheptel animal est en baisse (bœuf et porc). Les producteurs qui ont décidé de ne pas rentrer d’animaux en élevage cet hiver et qui produisent quand même du grain pour alimenter ceux-ci vont se retrouver sur le marché de vente de grain… L’inventaire global des grains a beaucoup de chances d’augmenter et de chercher preneurs. Le maïs ira à l’éthanol direz-vous ? S’il y a moins d’animaux qui mangent, il y aura moins de preneurs de sous-produits comme la drèche. Le transformateur devra baisser un peu son prix de drèche, sa marge diminuera donc, (on entend aussi dire que le baril de pétrole est en baisse) il cherchera donc lui aussi à payer son maïs moins cher. Tout ceci n’est que pure spéculation personnelle mais il se peut aussi que cela se réalise, il faut donc bien analyser les faits au cours des prochains mois et être à l’affût des moindres signes.
Bon temps des fêtes à tous!
Par Jean-Pierre Aumont, t.p. Directeur services des grains, La Coop Novago 450-759-4041 1 800 363-1768