Pour un élevage confortable

Publié le 12 avril 2013

Laitier_VEAU COUVERTUREPlusieurs nouveaux bâtiments ont été érigés au court des dernières années et, selon notre écoute, il semble que cette tendance se maintiendra. Dans l’article suivant, nous parlerons principalement des bâtiments d’élevage pour vos génisses. Il y a plusieurs conceptions différentes qui s’adaptent à différents budgets mais, surtout, à chacune de vos philosophies d’élevage, vos infrastructures existantes et à l’espace et l’équipement dont vous disposez.

Veau

Une fois que votre veau a reçu son 3-4 litres de colostrum dans les premières heures suivant la mise-bas, il est important de l’installer dans un endroit propre, mais surtout sec et à l’abri de tout courant d’air. Ce sont les points auxquels vous devrez le plus vous attarder. Des murs fermés et une litière avec une bonne valeur isolante, comme la paille, vont vous éviter bien des soucis. Surtout dans les périodes de changement de température ou pendant les grands froids hivernaux. Les veaux dans des huches extérieures sont souvent mieux que les veaux qui reçoivent de l’air froid sur le dos, à l’intérieur!

Si vous refaites vos installations à veau, pensez à faire un ou deux parcs plus grands, ou à prévoir des séparations amovibles de façon à ce qu’ils puissent s’agrandir. Ceci vous permettra de regrouper les veaux du même âge lorsqu’ils seront bien vigoureux. Faire « socialiser » vos veaux durant l’élevage diminuera le stress quand ils seront à l’étape d’être regroupés en plus grands nombres, cela diminuera aussi le stress au sevrage. Le tableau 1 (Heinrichs 1991) propose un modèle de regroupement des veaux selon le poids et l’âge.

Quelques points à ne pas négliger :

  • Râtelier pour le foin assez large pour qu’un museau de veau puisse passer.
  • Emplacement pour installer deux chaudières, une d’eau propre et une pour la moulée.
  • Si vos veaux boivent aux chaudières à suce, il devrait y avoir une place pour accrocher vos chaudières de sorte que la tétine soit entre 20 et 28 pouces du sol.
  • Gardez-vous une couverture à veau. Si vous avez un veau plus petit et faible, il pourra au moins garder ses énergies pour lui plutôt que pour combattre le froid.

En post-sevrage, il y a différents types de bâtiments possibles.

Étable froide fermée

Ce type d’étable permet de contrer les intempéries et les grands courants d’air. Ce bâtiment est à ventilation naturelle avec plafond haut et cheminées. Les entrées d’air sont sur le côté. On préconise une isolation de la toiture pour éviter la condensation. Il faut orienter la bâtisse de façon perpendiculaire aux vents dominants. On peut fonctionner sur litières accumulées ou avec des logettes. Cependant, la raclette peut s’avérer non-fonctionnelle, ce qui force l’utilisation d’un tracteur pour nettoyer à l’année.

Type de plancher

On parle ici de plancher rainuré pour permettre un bon nettoyage et une bonne stabilité des animaux. Les planchers lattés sont de moins en moins utilisés, surtout dû au fait que ce type de plancher ne permet jamais à ce que les sabots des animaux soient complètement à plat sur le sol.

Étable froide à façade ouverte

Ce type de bâtiment est fermé sur trois faces et la façade est orientée du côté sud, sud-est. Le toit est en pente vers l’arrière. Des brise-vents peuvent être ajoutés autour s’il semble y avoir inconfort lors de grands froids. Ces bâtiments nécessitent un plus grand besoin de litière puisque le haut sera sur accumulation. L’endroit où les taures ont accès à la mangeoire sera nettoyé au tracteur pendant que les taures seront derrière les barrières dans la partie du haut.

Étable solaire et bâtiment de type serre

Dans les deux cas, les animaux n’ont pas directement accès à l’extérieur. Ces deux bâtiments permettent un maximum d’ensoleillement. L’étable solaire aura un toit orienté vers le sud et la ventilation sera naturelle. Pour ce qui est du reste, c’est le même principe que l’étable froide conventionnelle. La serre est une des bâtisses les plus économiques, mais peut nécessiter un plus grand entretien, surtout au niveau de la toile de polyéthylène qui peut s’abîmer par les animaux, les oiseaux ou la glace.

Vos experts-conseils ont des tableaux indiquant les dimensions recommandées pour les logettes tant en stabulation entravée qu’en stabulation libre, n’hésitez pas à leur demander.

Tableau page 13

Pensez à vous créer de l’espace

Avoir de l’espace pour rentrer des balles d’avance en hiver, pour en stocker devant les taures, pour commander certains produits en palette et rentabiliser davantage votre investissement. Le pied supplémentaire que vous mettrez augmente le coût de la construction, mais sur la durée de vie de votre bâtiment, l’impact sera très minime si on tient compte de l’amélioration de l’efficacité du travail.

Les taures en stabulation libre démontreront davantage de signes de chaleur (grimpe) si elles sont sur une surface sécuritaire. Les tapis offrent une meilleure adhérence, les sabots devront par contre être taillés plus souvent. Ceci s’avère positif puisque des corrections pourront être faites pour permettre une meilleure posture des taures.

La luminosité est un point trop souvent négligé, surtout avant la puberté. On recommande 16 heures de lumière à une intensité minimale de 200 lux. Demandez à vos experts-conseils de passer mesurer l’intensité lumineuse de vos bâtisses.

Comme dernier point, le clippage des taures à l’automne est quelque chose de peu coûteux qui ne devrait pas être négligé. En plus de la propreté, l’état de santé des taures se verra amélioré tout en diminuant les risques de pneumonie et il sera plus facile d’identifier les différents parasites externes (mites, dartre ou teigne). Cela aura aussi comme impact de diminuer fortement l’humidité de la bâtisse.

Alors chers producteurs, à vos clippeurs!

Par Olivier Roy-Tanguay, t.p. Expert-conseil en production Laitière et ruminant, La Coop Novago  [email protected]