Publié le 22 mars 2023
Les visages de la relève
Par Mélisa Tranchemontagne, conseillère en communications
Portrait de relève : Michaël Beaucage
Ferme : Ferme Beauvilait, L’Épiphanie
Type de production : Laitière
De son grand-père jusqu’à son père, puis maintenant à Michael, l’amour de l’agriculture s’est transmis entre les générations de Beaucage. Bien au fait des efforts et des sacrifices que ses prédécesseurs ont faits avant lui, le jeune homme de 26 ans est reconnaissant et se sent privilégié de pouvoir continuer à faire croître l’entreprise familiale sur des bases solides. Au quotidien, il peut toujours compter sur l’expérience de son père Stéphane, passionné et propriétaire de la ferme, sur la collaboration de sa mère Linda, co-propriétaire ainsi que de l’appui de son oncle Roger, qui est un employé. Ensemble, ils veillent au bien-être du troupeau de 70 vaches, qui produit 90 kg de quota et cultivent 110 hectares.
L’environnement au cœur de ses réflexions
Si on entend souvent l’expression « c’est un gars de vaches » ou « c’est un gars de tracteurs », quand on parle de Michaël, on a affaire à un gars d’environnement ! Certes, la production laitière et le travail aux champs le passionnent, mais il les aborde toujours avec l’angle le plus vert et durable possible. Il réalise plusieurs actions concrètes avec la volonté d’améliorer sa production, tout en réduisant son empreinte carbone. « J’aimerais qu’on voie les producteurs agricoles comme des vecteurs de changements positifs plutôt que des pollueurs », souligne avec conviction l’agriculteur. « Si je fais tous ces efforts, c’est parce que je pense qu’ensemble, on a réellement le pouvoir de changer les choses », ajoute-t-il. La rotation des cultures, l’application d’engrais verts, l’utilisation de cultures de couverture et intercalaires ne sont que quelques-unes des avenues explorées par Michaël. Il est conscient qu’il reste du travail à faire, mais en se dirigeant dans la bonne direction, il fait son bout de chemin, un pas à la fois.
Il estime également qu’en tant que producteur agricole, il joue un rôle important pour sensibiliser les consommateurs. À tous les visiteurs qui croisent son chemin à l’étable, c’est important pour lui de pouvoir expliquer ses pratiques agricoles et de démystifier certaines idées préconçues. « Quand quelqu’un visite ma ferme, je veux qu’il en sorte en ayant envie de boire une pinte de lait », dit-il avec fierté.
La force des réseaux… sociaux !
Le diplômé de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec à Saint-Hyacinthe (ITAQ) cultive sa curiosité. Il participe à des formations et des webinaires régulièrement. Son plus bel outil de référence demeure cependant… Snapchat ! Surprenant n’est-ce pas ? En effet, après ses études, il a gardé contact avec ses pairs via ce réseau social. En quelques clics, l’application lui permet de voir ce qui se fait aux quatre coins de la province, de se comparer et de se mettre au défi.
Bien qu’il aime profiter de l’accès à l’information via les différentes plateformes, il demeure critique. Avant de passer à l’action, il juge important de se renseigner comme il le faut sur un sujet. Michaël approfondit donc immanquablement ses recherches.
« Ce que j’aime beaucoup de Michaël, c’est son esprit critique. Il prend le temps d’analyser et d’évaluer les tenants et aboutissants avant de commencer un projet. Il arrive souvent qu’il me consulte et me pose des questions sur diverses pratiques », mentionne son experte-conseil, Chantal St-André. « Il essaye de prendre le meilleur de tout ce qu’il voit et il ne veut pas manquer son coup », renchérit-elle.
Petit train va loin
La définition de cette expression québécoise va comme suit : prendre soin de faire les choses correctement et dans le bon ordre pour assurer le succès d’un projet. Elle est certainement représentative du modus operandi des Beaucage. Si l’entreprise a évolué au fil des ans, un projet après l’autre, Michaël compte bien poursuivre en ce sens. Il a des idées plein la tête.
Au même rythme que tous les projets à la Ferme Beauvilait, le plan de relève se fera graduellement. Stéphane et Michaël en sont au début du processus, et les discussions entourant le transfert et l’avenir de l’entreprise sont en cours. « Je ne peux pas dire à mon père quoi faire, mais on a une bonne relation et on peut mutuellement influencer nos réflexions tout en respectant l’opinion de l’autre », conclut-il.
Ses souhaits pour le futur
Michaël se sent déjà bien entouré par sa famille et c’est ce qu’il se souhaite le plus pour les années à venir. Il aimerait avoir une grosse famille. C’est d’ailleurs un grand bonheur pour lui que plusieurs membres contribuent au succès de sa future entreprise.
Vous l’aurez compris, la continuité est un mot-clé chez la famille Beaucage. Stéphane n’est pas inquiet pour ce qui se dessine devant son fils : « Michaël n’a pas choisi ce milieu parce que j’étais là avant lui. Oui, il y a un beau bout de chemin qui est déjà tracé, mais il est là parce qu’il est passionné, qu’il mange de l’agriculture, qu’il poursuit ses rêves et qu’il est travaillant. »
Nous ne pouvons qu’être d’accord avec ses mots bien sentis, qui prennent tout leur sens lorsqu’on discute avec Michaël.
Félicitations pour ton parcours et bon succès pour la suite !
*En image : Chantal St-André, agr. experte-conseil ruminants et Michaël Beaucage, relève de Ferme Beauvilait.